En chemin pour Melbourne, par la route des Grampians et la Great Ocean Road

Dernière ligne droite avant Melbourne d'où nous prenons un avion. Ces derniers jours sont variés en paysages : montagnes, forêts d'eucalyptus, océan...

Les Grampians, sont un vaste massif naturel au Nord-Ouest du Victoria.

Ce massif n'est pas la route la plus logique pour rejoindre la Great Ocean Road. Une amie cyclo nous en a dit le plus grand bien. Il s'agît de montagne, nous avons encore un peu de temps alors cela nous semble un joli détour!

De la vallée de Clare et de Barossa (vallées des vignobles!), le chemin le plus court vers les Grampians nous fait traverser des plaines agricoles sans trop d'intérêt. Nous passons la frontière entre le territoire du sud et Victoria et nous avançons d'une demi-heure notre montre. Les averses de pluie continuent de s'immiscer dans nos journées. Nous renouons avec l'humidité dans la tente au réveil... cela ne nous avait pas manqué ! Une préparation pour la Patagonie peut être ?

À Horsham porte d'entrée des Grampians nous prenons une demi-journée de repos. Pas de visite mais du classique : douche, lessive, BBQ, Wi-Fi.

Le lendemain matin c'est sous de lourds nuages gris que nous prenons nos vélos. Nous essayons d'éviter la route principale des Grampians de peur d'avoir trop de monde en cette fin de vacances scolaires.  Nos petites routes nous font apprécier les massifs de loin et sans voiture avant de retrouver la route principale qui, à notre grand étonnement, n'est au final pas si passante que ce que l'on a imaginé.

Entre quelques gouttes de pluie et soleil discret nous nous élevons sur la route sinueuse du massif. Cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas emprunté de route de montagne avec dénivelés et lacets. La route serpente entre la falaise d'un côté et le canyon où coule en contrebas une rivière. Nous roulons du côté du canyon, le vide est à quelques mètres de nous, assez impressionnant et vertigineux !

En chemin nous profitons des "lookout" (points de vue) sur des cascades et rivières. Vu la topographie des lieux, le bivouac semble difficile à trouver!

Heureusement nous trouvons une piste qui nous fait nous éloigner de la route. La tente est vite posée, à quelques mètres de cette piste entre des arbres calcinés, bois morts et renaissance de végétation. Je trouve même un petit nid au sol ! Les 1ères gouttes commencent à tomber ... nous sommes au chaud dans la tente !

Le lendemain, nous avalons les derniers km de montée, admirons un autre point de vue sur la vallée et dévalons les km de descente, dépassant facilement les limitations de vitesse ! Grisant.

A Halls Gap, ville touristique au cœur des Grampians, nous ne profitons que du centre culturel aborigène "Brambuk". Une exposition permanente permet de découvrir un peu plus cette culture. Plutôt prévu pour les enfants nous participons à un atelier pour décorer des boomerangs !

 Un picnic à côté du centre (je pense que nous pouvons décerner la palme des sites de picnic les plus accueillants et propres aux australiens!) Nous reprenons le chemin de la Great Ocean Road (ou GOR). Les montagnes en paysage, quelques gouttes de pluie par ci par là, un autre bivouac en forêt, la tente humide au réveil... nous roulons jusqu'à Warrnambool.

Enfin… plus exactement jusqu'à 20km de Warrnambool... d'où nous ferons du stop. Olivier a déchiré son pneu arrière la veille, éclaté une chambre à air, tenté une réparation qui n'aura tenu que 60 km. Alors à la 2ème crevaison due à la déchirure, nous levons le pouce au 1er pickup qui passe pour se faire amener au magasin de vélo le plus proche, acheter un pneu le moins cher possible car de nouveaux pneus nous attendent déjà à Melbourne.

J'appréhendais cette GOR de peur d'y voir trop de touristes, de voitures, de bus, caravane...  Je ne vais pas vous mentir... C'est touristique mais la basse saison aidant un peu nous limitons les dégâts.

C’est une route de 243km entre Allansford et Torquay qui longe la côte du Victoria. Ce sont des paysages très changeants tout au long de la route, entre forêts d’eucalyptus, ou humides et denses, falaises abruptes le long de la mer, plages de surf, marécages…

Le temps est très mitigé, toujours entre averse, ciel gris et soleil très timide. Mais celui-ci se montre pour la plupart des points de vue. Quelle différence encore avec le paysage des derniers jours ! Nous nous retrouvons face à l'océan dont le littoral est découpé entre falaise abruptes et plages de sables, de nombreuses formations rocheuses surgissent de l'eau. 

 Sur les 1ers points de vue peu de monde, il faut dire que la plupart des gros bus de touristes ne prennent que l'option "12 apôtres", les pauvres ils passent à côté de jolies choses.

Ces 12 apôtres, ce sont de magnifiques pics de calcaire qui se font gentiment dévorés par la mer et le vent au fil des années. L’histoire drôle de ce site, c’est qu’à l’origine les 12 apôtres s’appelaient « la truie et les porcelets ». Ils ont renommés en 1950 afin d’attirer un peu plus de touristes. (Même pour des gros cailloux il y aurait des chargés marketing et de communication ?)

Je vous l'accorde, cela vaut le détour mais ça reste du Disney land... J'aurais, je pense, préférer d'autres points de vue plus tranquilles. 

Malgré la foule nous arrivons même à trouver le 1er soir un endroit où poser notre tente à l'abri des regards et en dehors des pancartes "camping interdit", en bout de chemin contre une barrière d'un champ ... de vaches.

Pour la suite nous choisissons de quitter la route du littoral pour prendre un peu de hauteur...  Une jolie montée en lacets, nos jambes répondent bien (ça doit être comme le vélo, ça ne s'oublie pas !!!) nous arrivons à Ferguson où nous plantons notre tente sur un court de tennis abandonné.

Le lendemain nous testons de nouveau le stop avec 2 vélos, mon pneu arrière ayant décidé de faire la même chose que celui d'Olivier. On ne leur en veut presque pas, il faut dire qu'avec quasiment 18.000km dans les roues ils commencent à avoir vu du paysage ... mais on leur demandait juste d'attendre 400km de plus !

Donc rebelote, pouces levés au 1er pickup qui nous dépose sans souci au bike shop le plus près. 3h après avoir déchiré mon pneu nous repartons vers la route côtière par la montagne (ne vous imaginez pas les Alpes ou Pyrénées, ici ce sont des "montagnettes" mais avec montées et descentes quand même.) Le froid humide nous prend dans la descente et nous décidons de dormir au camping afin de profiter d'une bonne douche chaude. 

Le lendemain, nous finissons (ou bâclons serait peut-être plus approprié) la fin de la GOR sous la pluie. Nous faisons quelques arrêts photo mais le cœur n'y est pas trop.

Nous dormons à Queenscliff chez une warmshower avant de prendre le ferry le matin suivant pour remonter la péninsule de Mornington. Notre 1er lit depuis... notre départ à Darwin, il y a 3 mois.

Dernière étape de notre périple Australie, C'est ici que nous prenons notre vol pour la suite de nos aventures (direction Ushuaia et la Patagonie).

 J'aurais aimé vous conter des ballades en ville, des visites de musée, des cafés en terrasses, ...

Ce sera plutôt une course contre la montre pour récupérer toutes les pièces pour changer nos transmissions de vélo, nouveaux pneus, des visites de xx magasins de vélo, et surtout des petits imprévus de dernières minutes dans le changement du matériel. Entre erreur de commande d'un magasin d'une de nos cassettes, casse d'une vis dans un de nos pédalier (j'ajoute donc une tournée des garages pour essayer de trouver un arrache goujon => qui s'avère inutile. Bref on changera le pédalier d'Olivier qui, par miracle, sera disponible dans un magasin).

Nous remarquons aussi que le moyeu arrière d'Olivier a de grosses faiblesses (note d’Olivier : « ce petit clic clic clic qui me taraudait depuis quelques jours, je l’avais donc pas inventé ! et quand ça fait clic clic clic et que je n’arrive pas à savoir d’où ça vient, j’aime pas ça… même quand ça roule encore… Et quand tu sais que c’est le moyeu, j’aime encore moins ça…» ) Changement indispensable de cette pièce ! Sauf qu'elle est introuvable sur Melbourne et que notre avion est dans moins de 48h…

Elle est commandée en express de Sydney par un des magasins. Nous avons notre avion à 13h55 jeudi, la pièce est censé arrivée jeudi en fin de matinée, par chance à 15km de l'aéroport... Soit on arrive à l'avoir avant de partir en faisant un AR de l’aéroport en taxi soit elle nous sera expédiée d’ici à Ushuaia...Suspense insoutenable !

[à l'heure où nous publions cet article, nous venons d'arriver sans la fameuse pièce, suspens à savoir quand arrivera-t-elle à Ushuaia]

Enfin il faut bien quand même que de temps en temps nous ayons aussi quelques petits imprévus et complications autre que "on mange quoi ce soir. Riz, pâtes ou semoule ?", " on a assez d'eau ?", "ce soir la tente on la met vue montagne ou vue champ ?"

Un joli réconfort à tout cela quand même ! Nous dormons chez Claire, une copine cyclo rencontrée au Laos et avions qui nous avions partagé un bout de route et refaisons le monde chaque soir dans sa colloc.

Pour un pays qui n’était pas prévu au programme de notre grand voyage à vélo, l’Australie nous aura séduit, par toutes ses différences de paysages ou comment passer du désert à l’océan, aux vignobles, aux plaines agricoles… Il y a encore beaucoup de choses à découvrir ! (Et notamment la Tasmanie)