Ecrit par Olivier
Publié le 02 avril 2018
Evidemment, quand on parle Croatie, on imagine tout de suite les côtes, Dubrovnik, Split, Zagreb, les îles et tout l’essor touristique. Et bien voilà exactement ce qu’on a… pas fait !!!
Pas fait ou presque, il fallait quand même jouer un peu les bons touristes et nous avons choisi le parc de Plitvice et ses lacs en cascades pour cette partie de notre voyage. Plitvice, où même hors saison tu te retrouves au milieu d’une tribu de chinois et de leurs perches à smartphone, au cœur d’un site dont l’affluence, même hors saison, nous a rappelé combien on préférait les endroits perdus. Mais Plitvice, c’est aussi et évidemment ses paysages, ses magnifiques cascades et lacs qui s’enchainent, ses jolis sentiers aménagés en rondins de bois qui permettent de se balader au milieu de ces décors féériques tout en gardant un réel côté naturel, un petit bateau qui nous conduit au pied de la partie supérieure du parc que nous n’avons malheureusement pu faire, fermée en cette période.
Alors oui, c’est un endroit superbe, et oui, malgré les touristes, ça vaut le détour !!! (pour ceux qui suivent, on fait un détour parce que c’est ??? à JOLI !!!!)
Bon et à part ça me direz-vous ???
Et bien facile, on a passé la frontière slovène un matin, direction notre fameux parc et seulement 3 jours dans le pays. Et pour ça, on avait envie de quitter les grands axes pour des petites routes et découvrir autre chose de la Croatie, navigant totalement dans l’inconnu de ce qui nous attendait. Joli succès, on a été servi !!! Juste après la frontière slovène, on prend le temps de s’arrêter boire un thé/café et en discutant avec la serveuse, on découvre déjà que pour retirer de l’argent (bye-bye les Euros), il va falloir patienter quelques kilomètres ou plutôt quelques dizaines de kilomètres. Ah OK… Heureusement, un petit billet de 20€ est accepté en échange de son équivalent en "Kunas" (petit nom de la monnaie locale), nous sommes sauvés !
Nous voilà donc à sillonner nos petites routes qui assez rapidement se transforment en pistes au milieu des collines et forêts, enchaînant les petits villages, les virages, les montées et descentes façon montagnes russes que nous appellerons désormais montagnes croates… Et on commence à recevoir plein de signes de têtes, de mains, et autres sourires qui nous donne du baume au cœur et répondent à notre attente de partage, même pour un si bref instant.
Rendez-vous le soir au bout d’un petit chemin pour un bivouac dans une jolie clairière avec quelques plaques de neige restant (chuuuttttt, on n’a pas le droit au camping sauvage ici !!!), le temps d’un diner dehors, à la fraîche, mais dehors ! Rebelote le lendemain matin, petit déjeuner sous le soleil levant, ça y est, malgré les tout petits degrés du thermomètre, le printemps nous rejoint enfin sur notre itinéraire !
Et nous voilà repartis à travers nos montagnes croates pour une journée à émotions. Toujours des pistes, toujours des paysages sauvages, toujours nos petits villages ou maisons isolées sur les bas-côtés, mais la plupart déserts (ou désertés ?), des maisons en ruines, des murs marqués par des traces de balles, vestiges de l’épisode de guerre d’il y a seulement 25 ans. Un parcours chargé d’émotions tant on se demande si les cratères dans les champs sont des petits tours joués par la géologie ou des traces laissées par les événements encore récents. On opte finalement pour l’hypothèse naturelle de nos cratères, mais les maisons ne laissent que peu de doutes sur ce qui s’est passé par ici et ne nous laissent pas indifférents.
Un mélange d’émotions donc, entre paysages naturels et marques du passé, à la fois un cours d’histoire et de géographie. Une Croatie où les touristes ne passent pas, une Croatie que personne ne vient voir, mais une Croatie que nous avons découvert dans son état le plus brut et que nous avons adoré.
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