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Surprenante et envoûtante Bosnie


Ecrit par Emeline

Publié le 5 avril 2018


20 mars 2018 – 9h30

 

Petit déjeuner (yaourt avec avoine, orange, thé / café)

Chargement des vélos (4 sacoches arrières, 4 sacoches avant, 2 sacoches guidons, 2 sacs à dos, 4 gourdes, 1 thermos, 1 bouteille d’essence – pour le réchaud)

Ciel bleu légèrement nuageux, soleil discret…

 

En avant pour la frontière bosnienne*

[* et non bosniaque : la Bosnie Herzégovine est divisée en 3 : les serbes, les croates et les bosniaques, ces derniers de confessions musulmanes. Tous les ressortissants de ce pays sont appelés bosniens.

Voici pour la minute culturelle, vous pourrez briller au café avec vos collègues de boulot ou lors du prochain repas de famille]

 

Le passage de frontière a toujours ce quelque chose de magique, excitant et imprévisible : comment vont être les douaniers ? Et le drapeau ? Et les locaux ? Va-t-on trouver une boulangerie avec du bon pain (oui nous restons français !) ? Quels changements cette frontière va-t-elle nous apporter ?

 

Et ce passage Croate-bosnien ne fait pas exception à cette règle : on fait la queue à la douane à vélo au milieu des automobilistes qui nous dévisagent, et on prend le 1er tampon dans notre passeport de notre voyage (et d’un !)

 

Comme à notre habitude, on cherche le fameux panneau du pays pour la photo d’entrée… et là… malheur… point de panneau ! (si si c’est possible) mais seulement le drapeau de Bosnie bleu et jaune. [ toute comparaison avec l’équipe de rugby favorite d’Olivier ne serait que pure coïncidence] Et ce… juste devant le bureau de la douane. Cela ne nous effraie pas pour autant. Nous demandons donc gentiment aux douaniers s’il est possible de prendre une photo avec nos vélos « it’s forbidden » (« c’est interdit ») nous répond un jeune douanier. Intrigués par nos vélos, deux douaniers plus âgés s’approchent de nous et nous posent des questions. Après 5 mn, nous avons droit à notre photo avec un des douaniers qui insistent pour poser entre nous deux !

Les changements avec la Croatie se font sentir dès les 1ères habitations : les minarets des mosquées apparaissent avec l’appel à la prière, les boui-bouis le long de la route, les mini magasins… mais toujours ces sourires et signes des locaux encourageants !

 

Nous avançons à bonne allure vers Bihac où nous espérons trouver une carte routière et un distributeur de billet (un peu le rituel du début de chaque nouveau pays). La monnaie locale est le mark convertible.

Après un pique-nique rapide nous reprenons la route vers le parc Una et le village de Martin Brod.

 

Les paysages sont charmants et nous font avancer de petits villages en petits villages authentiques.

Comme en Croatie, les routes sont des montagnes russes où dorénavant appelées montagnes bosniennes avec des montées et des descentes et des montées et des descentes… etc… mais tellement moins monotones à faire à vélo qu’une longue ligne droite plate !

 

La fin de la route transformée en piste (« mais c’était pas sur la carte ça ? ») nous fait arriver à Martin Brod avec les couleurs pastel de fin d’après-midi. On pose la tente dans l’aire de picnic (là on a le droit), une douche rafraîchissante à la rivière, et un festin au réchaud (gnocchis fait maison sauce curry) et nous nous endormons heureux de notre 1ère journée bosnienne.

Nous profitons le lendemain matin du parc : une ballade le long des gorges de la rivière Unac et ses tunnels taillés dans la roche et une autre pour admirer les chutes d’eau Martin Brod qui nous laisserons plus d’émotions que celles de Plitvice (les bus de chinois en moins y étant peut-être pour quelques chose !)

On reprend la route en début d’après-midi avec pour objectif à quelques jours Sarajevo où un colis est censé nous attendre (le fameux arceau fissuré de la tente). Vent de face et belle montée en lacet nous font grimper sur un plateau où nous restons émerveillés par le décor : de la nature brute, des montagnes, une vue dégagée… Bref on aime !

 

Le bivouac du soir se fait quelque peu compliqué. Les emplacements sont pourtant nombreux  et sympas mais agrémentés d’un charmant petit panneau « attention mines »… nous en trouvons enfin un loin des panneaux mais vérifions quand même auprès d’un local que la zone est sans danger.

 

Les traces de la guerre restent encore présentes : des impacts de balles, des ruines ou maisons abandonnées… dans un gros village que nous traversons, les maisons détruites côtoient encore celles flambant neuves. Nous avons fait 2000 km à vélo pour arriver en Bosnie ce qui n’est pas grand-chose au final… à 2000 km prés j’aurais pu naître en Bosnie et j’aurais connu et grandi dans cette guerre… alors tout ceci ne me laisse pas indifférente.

La journée de lendemain est bien différente de ces 1ers moments bosniens et croates où nous avions pris goût à ce début de printemps et à une météo plus clémente. De mémoire de voyageur à vélo (en ayant fait l’Islande à vélo quand même !) nous n’avions pas connu pire (et ce n’est surement pas fini aussi !) : grosse grosse pluie, du dénivelé sur piste, des températures fraîches, et du vent de face avec rafales (en général on n’est pas feignant sur les pédales mais sur du plat asphalté on n’avançait pas bien plus qu'à 6km/h.)

Alors nous nous répétons « une mauvaise journée de vélo vaut toujours mieux qu’une bonne journée de boulot ».

 

Nous arrivons trempés à en essorer nos vêtements malgré nos gore tex et frigorifiés à Glamoc. Hors de question de planter la tente, nous nous précipitons sur le seul et unique hôtel. Une bonne douche chaude, puis un thé/café, puis une bière puis les œufs de Pâques offert par le patron (œufs durs peints) nous font dire qu’après tout c’est ça aussi l’aventure et que cela fait partie du voyage ! (mais pas trop souvent quand même hein ?)

Parce-que nous avons ce fameux colis à récupérer à Sarajevo et donc une réservation dans une guesthouse, nous sommes obligés de prendre le bus pour avancer et rattraper le retard dû au mauvais temps… On avoue que c’est surement la dernière fois que l’on réservera un hébergement car bien contraignant !

SARAJEVO : 

 

Cette ville nous aura surpris, éblouis, déboussolés, émerveillés, enchantés, émus…

 

Nous avions en tête et en image une Sarajevo en guerre, assiégée… on s’attendait à trouver une ville neuve, reconstruite en bloc gris et morne sans plus rien d’historique ni de vieille âme… mais c’est tout le contraire qui nous accueille : une ville où il semble faire bon vivre avec un vieux quartier vivant, des couleurs, des pierres chargées d’histoire…

On parcourt de nombreuses fois le vieux centre historique avec des ambiances différentes en fonction des heures de la journée, dévore la vue de Sarajevo de la citadelle sur les hauteurs des collines qui l’entoure, déambule dans les rues parsemées d’échoppes à souvenirs, de cafés restaurants en terrasse, de mosquées, ..

Olivier découvre le café bosniaque : il est servi sur un plateau avec une petite tasse sans manche. Le café est contenu dans un récipient à côté. Il est accompagné d’un verre d’eau, d’un loukoum et de sucre plat en morceau. De mon côté je me contente d’un « classique » thé turque.

 

On continue notre découverte à pied (les vélos au repos !) le long de la rivière Miljacka. On passe de l’ambiance du vieux quartier à l’influence ottomane (maisons basses aux murs blanc) en quelques rues à une ambiance austro-hongroise (bâtiments hauts plus classiques mais colorés). On passe de mosquées en églises…

Au creux de 11h, nous entrons dans une boulangerie déguster des petits pains, un délice…

 

A midi c’est dans une « Burekdzinica » (petits restos rapides spécialisés en… burek !) que nous pénétrons : les bureks sont immanquables en Bosnie.

C’est une sorte de pâtisserie salée au fromage (sirnica), aux épinards (zeljanica), à la pomme de terre (krompirusa), à la viande ou encore à la courgette ! un régal !

 

Et le soir, c’est un « cevapi » que nous dégustons (on profite des villes pour découvrir les spécialités culinaires locales et qui nous change de notre popote du soir même si on mange très bien) : petits rouleaux faits de viande hachée et épicée, servis en sandwich dans un pain plat avec des oignons crus.

 

On passe dans un parc où des anciens jouent sur un échiquier géant.

 

Et puis le lendemain… nous décidons de faire un peu original, de changer un peu le quotidien de nos vélos… bref, on passe déjà la barre des 20 000m de Dénivelé positif cumulé (beh oui quand on aime la montagne en général ça fait faire de la montée !) et surtout on descend… la piste olympique de bobsleigh de Sarajevo ! (JO d’hiver de 1984). La piste est maintenant abandonnée et décorée de tag…

 

On y passe un chouette moment qui nous permet d’admirer Sarajevo d’encore plus haut et de bien nous amuser avec notre appareil photo et le trépied.

Sarajevo Descente Bobsleigh

A l'heure où nous vous écrivons,  nous avons récupéré le fameux colis ... nos jambes nous démangent, nous reprenons la route demain...


Pour voir plus de photos de notre aventure en Bosnie

 

     c'est par ici


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Commentaires: 5
  • #1

    Gérard APTEL (jeudi, 05 avril 2018 22:36)

    Salut à vous, j'arrive un peu tard sur le blog, que j'ai "dévoré", mais c'est mieux que jamais (ça m'arrange, lol). Petite question à propos de jaune et de bleu, s'agirait-il de Clermont, par hasard ?
    Bonne route à vous et bonne vie. Saluts du 88

  • #2

    Amandine (vendredi, 06 avril 2018 09:28)

    Moi non plus je n'imaginais pas Sarajevo comme ça !
    La bouffe à l'air trop bonne ! Ca donne vraiment envie !

  • #3

    INgrid (samedi, 07 avril 2018 13:20)

    La descente sur la piste de bobsleigh est incroyable!!!
    Émeline championne olympique!!!
    J’adore.
    Bises

  • #4

    JC 64 (dimanche, 08 avril 2018 17:59)

    Bonjour à tous les deux nous suivons vos aventures avec beaucoup d'interet, la descente de la piste était très sympa .Continuez à nous faire voyager et rêver...�

  • #5

    Jacky et sylviane (mardi, 10 avril 2018 21:17)

    Merci de nous faire partager votre periple.
    On voyage a travers vos photos
    Super eclatez vous bien et continuez a nous faire rêver
    On vous embrasse