Le chemin de Compostelle : Repartir à pied... à la rencontre des Pyrénées.

Vous vous souvenez ? Il y a presque une année...déjà !!

À l'âge où la plupart des gens font un gosse ou achète une maison, nous, nous décidons de tout plaquer, boulot et appart, et partir découvrir notre belle planète à la force de nos jambes et nos 2 vélos. Départ le 18 février 2018, pour un grand tour du monde. Retour, prolongé petit à petit, pour fin 2020. De la France au Vietnam, puis Nouvelle-Zélande et Australie. Arrivés ensuite à Ushuaia avec pour objectif de remonter la Cordillère des Andes jusqu'en Colombie. C'était le plan... Avant Covid. Fin mars 2020 nous sommes rapatriés du Nord de l'Argentine. Dur retour à la réalité, grosse claque et remise en question... Et puis petit à petit une version 2.0 de notre RayonMix Tour germe.

Rapidement nous réalisons que nous ne souhaitons pas rester sur une note finale Covid et lui faire à ce p*** de virus un joli doigt de nez (pour rester poli !)

Depuis longtemps j'avais envie de tester la marche à pied sur une longue durée, sur plusieurs semaines, sur quelques mois. La fameuse HRP (Haute Route Pyrénéenne ou la traversée des Pyrénées par les chemins les plus hauts) me faisait de l'œil. Elle se réalise en 40 étapes et quelques : de Hendaye à Banyuls ou l’inverse. Partir de la mer ou l’océan et aller côtoyer les chemins et sommets les plus hauts de Pyrénées. Plutôt tentant ?? Et surtout j’avais envie de marcher sur cette fameuse HRP d’une seule traite.

Et tant qu’à faire, si on pouvait aller au départ de cette HRP à pied et non pas  en train, bus ou voiture ?

Le 22 juin nous (re) partons de Toulouse pour un itinéraire de quelques km à pied. Direction les Pyrénées !

Que les premiers jours sont durs... Les sacs sont lourds, les épaules et les hanches râlent, les pieds chauffent et nos muscles ont l'impression de se réveiller douloureusement... Le matin en sortant de la tente, nous avons l'impression d'être 2 petits vieux n’ayant jamais fait de sport de leur vie. Nos corps sont raides, tendus.

"Non mais t'es sérieux ?? On est censé marcher 2 mois et demi ? Mais … je crois que ça ne va pas être possible là !! »
Nous nous motivons et nous donnons du courage à coup de visites de copains en chemin… : Auch, Pau... Nous nous réconfortons à coup de bières (c'est bon pour la recup non ?) et de bons repas ensemble.

Bon, nous le savons... Ce sont les premiers jours les plus durs, le temps que le corps se réveille du temps de sédentarisation. Mais quand même, je ne m’attendais pas à avoir une telle différence entre vélo et marche. Mais il faut dire que ces sports sont bien différents et puis le confinement est passé par là aussi.

Nous appréhendions aussi ces premiers jours au-delà des douleurs physiques : comment vont nous accueillir les locaux ? Va-t-on trouver à poser la tente ? Va t'on aimer ce nouveau mode de voyage ?

Malgré nos appréhensions, le charme de la marche à pied s’opère doucement mais surement : les sourires des gens sont bien présents, le corps, comme toujours, au final s'habitue, notre tente trouve facilement sa place dans la campagne française.

Nous découvrons à la lenteur de nos pieds les jolis villages gascons et pyrénéens, la campagne gersoise où les moissons sont en cours. Nous dégustons les spécialités locales des boulangeries, profitons des marchés de plein air pour nous réapprovisionner en fruits, légumes et fromages... et apercevons les Pyrénées au loin !

Il fallait bien Compostelle et tous ses symboles pour nous accompagner à nous remettre en marche.

Alors, on adhère à la marche à pied ? Oui et ... non !

Après 10 jours de marche arrivés face aux Pyrénées, je sens que je commence à toucher du doigt (ou du bout des pieds plutôt!) les sensations du marcheur, cette fluidité, légèreté... Mais il ne s'agit que d'un début. Les paysages sont beaux mais pas encore assez montagneux à mon goût, parfois même un peu trop plat, je regrette du dénivelé qui pourrait permettre au corps de varier les positions. Mais même si j'ai apprécié cette pré marche pyrénéenne, je regrette parfois mon vélo. Sur cette partie de Compostelle, le chemin pourrait se faire quasiment à 100℅ en vélo sur pistes et petites routes goudronnées. Les premiers jours, je suis encore câblée en 2 roues, j'ai les références kilométriques en vélo alors j'ai l'impression de faire du sur place... La chaleur nous accable et nous contraint à trouver de l’ombre pour se poser aux heures les plus chaudes de la journée. 

Bref une dure remise en jambes, mais qui nous permet de trouver nos marques pour la chaîne des Pyrénées où le GR 10 nous attend...