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L'"Oodnadatta track", une expérience... poussiéreuse et désertique


Ecrit par  Emeline

Du  1er au 10 septembre 2019


 Oodnadatta track... c'est la route ou plutôt piste que nous avons choisi de découvrir... Une piste mythique et historique qui permet de découvrir l’outback et de sentir l’ambiance « far west ».

Il s’agissait d’un chemin traditionnellement emprunté par les aborigènes. Cette piste a vu la construction d’un chemin de fer (Central Australian Railways) et d’une ligne de télégraphe (Overland Telegraph) dont certaines ruines jalonnent encore la piste…

Un vent d’aventure…

 

Un peu plus de 600km de Marla à Marree en passant par Oodnadatta et William Creek (un des plus petits villages d'Australie = 16 habitants)

 

200km entre les villes et pas d'eau entre...enfin si, nous avons pu compter sur la gentillesse des 4x4 croisés pour remplir nos gourdes et heureusement !

 

Peu, voire pas de paysages à admirer... (6 kangourous) ici c'est le désert où rien n'arrête le vent... agréable quand il est de dos, horrible quand il est de face (ce fut notre cas). Ce sont des étendues désertiques à perte de vue, quelques arbustes éparpillés par ci par là, des rivières asséchées, des dunes de sable…

 

Nous suivons cette ligne de chemin de fer désaffectée où demeurent seulement des ponts en fer, et quelques fermes en ruine ; des carcasses rouillées de voitures qui nous font plonger dans la vie d’autrefois.


 

La piste est tantôt de sable, de cailloux, de tôles ondulées... je ne sais toujours pas ce que je préfère... Pour les 4x4 croisés (et les quelques autres voitures) la piste n’est peut-être pas (trop ?) éprouvante.

 

Les bivouacs sont faciles à trouver...nous en garderons peut être un en mémoire... celui d'une tempête de vent où nous n'arriverons pas à fermer l'œil de la nuit tellement le vent est fort et nous fait peur ... bel entraînement pour notre tente qui ne bouge pas après avoir mis sardines et haubans en plus... on part confiants pour la Patagonie...

 

Des rations de nourriture... On rêve de burger, de pain frais, de fruits et légumes... 

 

Dès que nous arrivons dans les villes (Oodnadatta et William Creek) nous filons nous dépoussiérer à la douche, y passons une nuit, remplissons nos gourdes avant de reprendre la piste. Il n’y a pas d’eau courante potable. Il s’agit soit d’eau de pluie ou de « bore water », c’est-à-dire d’eau qui provient du sol. Elle est parfois très salée, comme ce fut le cas à William Creek. Quasi imbuvable même en la filtrant. Nous nous en servons alors juste pour cuisiner.

 

Et des mouches... dès que le vent s'arrête ... Nous enfilons nos filets de tête.  

 

Sur un vélo, nous sommes immergés à 100% dans l’environnement qui nous entoure. Il ne peut pas y avoir de filtre : le vent est fort et de face ? Vous devez appuyer plus fort sur les pédales, baisser la tête, serrer les dents et avancer coûte que coûte… Vous n’avez pas le choix. Vos jours sur la piste dépendent du nombre de vos rations et de l’eau que vous pouvez transporter.

Vous voyez à perte de vue cette piste qui traverse la plaine sur des 10aines de km, vous savez que pour la traverser vous ne pouvez compter que sur vos jambes, votre vélo et votre compagnon de route… personne d’autre. Nous ne devenons dépendant que de nous-même.

Cela devient à la fois grisant et vertigineux…

Nous faisons partie du décor : des levers de soleil, des journées de routes et des couchers de soleil, de ces nuits aussi où les étoiles et la voie lactée nous apportent une pause par rapport à la rugosité de la journée.

 

La moindre petite chose peut vous apporter un grand bonheur comme un gâteau offert, un sourire, un pouce levé, une chanson qui me donne de la pêche pour les prochains km.

Ou alors vous faire ruminer pendant plusieurs km voir des heures… Comme cette dernière demi-journée juste avant d’arriver à Marree, étape finale pour nous. La fin est donc toute proche, et pourtant je râle sur tout : vide d’énergie, tout me semble une montagne : cette montée où je n’arrive pas à trouver où poser mes roues, ses voitures qui ne font pas attention et m’envoient de la poussière, Olivier qui est trop loin et que je n’arrive pas rattraper, les snacks qui ne contiennent plus que des raisins secs alors que je n’aime pas les raisins… je râle et c’est tout…

 

Mais alors... quel intérêt à rouler ici ???

 

Je vous avoue avoir planché sur la question toute la 1ère journée... pour je crois avoir trouvé une réponse qui me plaît bien en arrivant à Marree… :

 

"PARCE-CE QUE JE PEUX LE FAIRE"

 

 


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