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Thaïlande : Bienvenus au pays du sourire


Ecrit par Emeline


De mon frère Baptiste (Myanmar) à ma sœur Marielle (Thaïlande du Nord).


1ère étape : in the bus

C'est plutôt tristounets que nous quittons Baptiste et Charlotte, et, je l'avoue, avec quelques larmes aux yeux que nous montons dans le bus au lac Inle en direction de la frontière Thaïlandaise. Nous aurions bien aimé rouler en Birmanie mais ma sœur Marielle et son amoureux Eddy arrivent dans 6 jours à Chiang Maï et, à part se refaire un challenge digne du "Turkmenistan race", nous préférons rouler plutôt tranquillement.

 

Notre trajet en bus nous fait arriver directement à Myawaddi, ville frontière Myanmar / Thaïlande. Départ d'Inle à 16h30... arrivée à la frontière 11h le lendemain... long... très long... TROP long. Moi qui suis assez sensible au mal des transports, je passe 1h dans le petit escalier à côté du chauffeur face à la route en essayant de rester concentrée sur les lacets de ladite route de montagne empruntée. (Voilà pourquoi je préfère le voyage à vélo !)

Le chauffeur doit se sentir l'âme de Sébastien Loeb. L'assistant bus et lui font équipe : avec seulement un mot de son assistant, le chauffeur double sans visibilité et coupe les virages.

A 22h30, alors que le bus est endormi (les passagers!) Nous crevons... aucun souci… La roue est changée ... en 1h, sur le bas-côté de la route, bus chargé (passagers et bagages).

 

 

C’est donc avec des cernes aux yeux que nous repassons la frontière Thaïlandaise : un coup de tampon, « Welcome to Thailand » et nous filons trouver un bus pour la ville de Tak pour avancer un peu. Nous pensions cette étape un peu plus facile que ça ne le sera… en bref, nous sommes enfin posés à Tak dans un petit hôtel à 19h… soit une 30aine d’heures après notre départ du Lac Inle… encore plus crevés qu’après notre « Turkménistan Race ». Copains voyageurs en sac à dos et transport public, je ne sais pas comment vous faites, je vous tire ma révérence !

2ème étape : on the bike (enfin !!!)

Je suis partie en voyage à vélo, parce-que j’aime le voyage, le voyage à vélo et … le vélo ! Alors, je suis toujours trop contente de pouvoir remonter sur mon vélo après quelques jours sans, d’enchainer les km, d’appuyer sur les pédales, de sentir les cuisses chauffer… ! Bref j’aime ce sport !

 

Le 16 janvier nous remontons sur nos vélos avec nos sacoches pour retrouver ma plus jeune sœur (qui pour notre plus grand bonheur est ostéopathe sur Toulouse et nous a promis une petite séance !)

 

On the road again !!

 

Nos 1ers coups de pédales seront à l’image du reste de notre de séjour en Thaïlande : reposant. Certains pays nous semblent plus faciles que d’autres. La Thaïlande en fait partie malgré  son éloignement géographique et culturel avec la France.

Les routes sont un vrai billard avec du bon asphalte (nous arrivons quand même à trouver quelques pistes en farfouillant bien sur Mapsme, pour notre plus grand plaisir), les restaurants et « street food » pour le midi sont nombreux sur le bord de route et tellement peu cher, le thaï est souriant, sa langue assez facile à apprendre, nous nous régalons de noix de coco fraîches, d’ananas, de glaces pour nos goûters…

Nous roulons tantôt au milieu de forêts, de plantations de bananiers, de rizières, de champs de cannes à sucre…

 

Bref … Thaïlande, nous t’aimons !

 

Après cette 1ère journée de vélo, en fin d’après-midi, nous tournons à gauche sur une petite piste qui s’enfonce au milieu de la forêt. Nous trouvons un parfait coin pour poser notre tente : à l’abri du soleil pour le lendemain matin, de la route et des regards. Parfait pour un 1er bivouac thaïlandais.

Bivouac classique : montage de la tente à 2, je prépare le coin douche et commence à prendre ma douche pendant qu’Olivier commence à préparer à manger. Je finis de préparer à manger pendant qu’il prend sa douche. Nous mangeons dehors sans moustiques (belle surprise !). Dodo sous la tente : au choix, nous lisons sur nos liseuses, écoutons des podcasts, regardons des films sur nos téléphones…

Olivier s’endort ce soir avant moi. Au moment d’éteindre ma lampe frontale, je vois une ombre bizarre sur ma moustiquaire… une énorme araignée à l’extérieur de la toile. (Petit moment de panique mais rapidement maîtrisé, ne faisons pas de bruit Olivier dort !)

Assise dans la tente, j’observe l’araignée et… commence à entendre un bruit… bizarre ! Un bruissement sourd sous la bâche de notre tente... « euh Olivier ! y’a un bruit bizarre » «  hein ? » (Oui dans ce cas là Olivier il dort mais on le réveille quand même : cas de force majeure. Définition de la force majeure ? y’a pas, à mon bon vouloir)

Il s’agit en fait d’un nid de termites qui essaient de sortir de terre sous la bâche de notre tente ! (comme s’il n’y avait pas suffisant de m2 autour de nous). On sort de la tente et décidons de la bouger de quelques mètres, pas très confiants malgré tout (les termites ça mangent tout non ?)

3 heures plus tard, ces même termites auront retrouvés de nouveau notre tente, nous la rebougerons une nouvelle fois.

 

C’est un peu grognons et mal réveillés que nous prenons le petit déjeuner. Oui parfois ça nous arrive aussi de faire la tête au petit déjeuner ! (vous voyez, on est des gens normaux !)

 

Mais nous retrouvons rapidement le sourire avec celui des thaïlandais que nous croisons dans les petits villages traversés, nous avalons les km, nos jambes ont envie d’avancer !

 

Le soir nous trouvons notre fameuse petite piste qui nous permet de trouver un joli emplacement de bivouac au milieu de manguiers. Nous scrutons attentivement le sol à la recherche de nid à termites, cela nous semble correct ! Et si je vous dis qu’au final rebelote, la famille termites est revenue nous rendre visite ? Comique de répétition ? Allez on va dire ça !

 

Les bivouacs suivants nous nous mettons à la recherche de cabanes perchées au milieu des champs en espérant être tranquille. Ce que nous trouvons sans souci ! Nous demandons aux paysans si nous pouvons y installer notre tente, avec un grand sourire on nous répond que oui et on rigole en voyant nos vélos et nos km depuis la France !

On dormira une nuit tranquille sans termites ! Le soleil se couche sur les champs cultivés en terrasses et donne une couleur douce et magique ! Que j’aime dormir en bivouac !

 

 

La route étant bonne, nos jambes aussi, nous nous forçons à faire des pauses pour ne pas arriver trop tôt à Chiang Mai : pauses glaces, pauses ananas frais… !

 

La dernière journée, à l’approche de la 2ème plus grosse ville de la Thaïlande, se fait plus chargée en voitures, scooters, maisons, … Nous trouvons où poser notre tente à 30km de notre hôtel du lendemain soir, dans un champ fraîchement coupé sans termites ni moustiques ! En progrès !

 

Nos aventures avec Marielle et Eddy autour de Chiang Maï sont contées par leur soins et c'est par là !

De ma soeur Marielle (Thaïlande du nord) à ma soeur Laëtitia (Bangkok et Cambodge)


Nous sommes aussi nostalgiques lors du départ de Marielle et Eddy. Nous restons quelques jours à Chiang Maï après leur départ pour notamment remplacer toute la transmission de nos vélos qui sont bien usées (pour dire, ma chaîne sautait à chaque coup de pédale un peu fort).

 

La route nous rappelle pour retrouver ma dernière sœur (la session frangins Mix se termine avec Laëtitia!).

 

Parce que nous avons envie de rouler encore en Thaïlande nous décidons de rouler jusqu'à Bangkok, du moins en partie ! Nous avons aussi envie de profiter des temples de Sukhothai et d'Ayutthaya. Nous prenons le bus pour nous avancer jusqu'à Sukhothai où nous visitons ses temples le matin.

 

Sukhothai - Ayutthaya

Départ de Sukhothai mercredi début d'après midi - arrivée Ayuthaya dimanche fin de matinée : environ 400 bornes. Sous une chaleur écrasante, étouffante et moite. On essaie de ne pas se plaindre en se rappelant le froid mordant du plateau tibétain et celui humide qui nous attend en Nouvelle Zélande... mais... p*** qu'est ce qu'il fait chaud !

 

La route est tantôt jolie sur des petites pistes quand Olivier choisit l'itinéraire piéton de notre GPS, tantôt monotone et passante même quand on opte pour l'itinéraire vélo (qui pourtant nous trouvait la plupart du temps des routes très secondaires voir tertiaires voir pistes... ici il bloque !)

 

Nous préférons choisir notre bivouac du soir dans les champs et rizières sur des cabanes perchées pour éviter nos amis termites (on apprend toujours de nos erreurs !). On en trouve 2 nuits sur 4. Nouvelle surprise nos amis termites sont remplacées par des moustiques, restés discrets jusqu'à présents. On est confinés sous la moustiquaire de notre tente dès que le soleil se couche. On dégouline de sueur!

 

Les petits villages traversés à longueur de journée nous permettent de nous ravitailler en eau dans les fontaines publiques (machines qui purifient l'eau : 1 bath, ou 3cts d'euros, pour 1.5L ), manger encore et toujours pour notre plus grand bonheur le midi dans des petits restaus locaux, souvent des soupes de nouilles pour 30 baths (1€), acheter dans les petits marchés de quoi manger le soir (bananes, légumes, brochettes de viande, ananas frais... quand on nous offre pas nos courses !)

On compte aussi beaucoup sur nos pauses "7-Eleven"(célèbre magasin) : un thé glacé pour moi, un coca pour Olivier et pour nous 2, une glace au choix entre cornetto daim, chocolat ou oréo, voir glace kitkat. ( un vrai avantage cette chaleur !)

 

Nous avons appris quelques mots en thaï. A chaque fois que nous les utilisons nous déclenchons souvent des fous rires. Le thaï est comme ça : souriant et blagueur avec un rire très communicatif ! On passe vraiment de bons moments !

 

Le dernier bivouac, nous avons du mal à trouver un emplacement pour notre tente, alors nous nous présentons à l'entrée d'un temple. Olivier va demander à un monsieur qui s'empresse de nous dire oui après validation auprès du moine balayeur (brigade des feuilles?).On nous montre l'endroit où poser la tente à l'arrière du jardin, on nous montre les toilettes, nous demande si on veut prendre une douche, si on a besoin d'eau ou encore de manger. 

On nous mime de faire du velo et on nous fait un signe pouce en l'air "bravo".

On nous explique aussi qu'il y a ce soir une cérémonie avec des prières et que l'on est les bienvenus si l'on veut assister et prendre des photos.

 Nous découvrons au delà d'un temple et d'une religion (temple bouddhiste) une vraie communauté de vie. J'insiste sur le mot "vie". Pendant la cérémonie, ça chante, ça joue des instruments, ça parle, ça joue entre enfants, ça jacasse, ça mange ..  bref ça vit.

Les chants des moines sont prenants, presque envoûtants...

Nous allons nous coucher dans la tente en face du temple et nous endormons avec ces chants.

 

6h... réveil au son de nouveau chants... notre réveil n'était qu'à 6h30. Tant pis, on roulera à "la fraîche"(tout est relatif).

 

Nous sommes le 3 février...

 

Un anniversaire en route...

Ce matin je me suis réveillée avec le chant des moines dans un temple à 53 km de Ayutthaya,

 

J'ai avalé un petit déjeuner de petites bananes thaï, du pain avec de la confiture de rhubarbe faite maison par maman et ramené par la frangine, avec un bon thé noir de chine.

 

Ce matin, j'ai rangé mon sac à viande, replié mon matelas et dégonflé mon oreiller. Je me suis lavé le visage avec notre vache à eau accrochée à un manguier.

 

Ce matin, j'ai accroché mes 2 petites sacoches bleues au porte bagage de mon vélo, mis les 2 petits sacs étanches gris au support de fourche, fixé le gros sac étanche jaune où est rangée la tente sur le porte bagage. Accroché ma sacoche guidon, mon téléphone, mon compteur, serré mon amoureux dans mes bras, j'ai clipsé mes sandales automatiques aux pédales (promis vous aurez une photo de mes pieds et de leur bronzage à la fin de l'Asie ).

 

Ce matin j'ai roulé 53km sur une bonne route avec une bonne moyenne, en appuyant fort sur les pédales pour "s'amuser".

Bref un matin presque ordinaire de voyage à vélo.

 

Mais un matin d'anniversaire sur la route !

 

35 ans aujourd'hui...

 

A la 20 aine comment j'imaginais ma vie quand j'aurais 35 ans ?

Certainement pas comme celle d'en ce moment !

Si je me souviens bien, je m'étais dit qu'à 35 ans, j'aurais une belle maison,  je serais mariée, aurait 2 ou 3 enfants, serait cadre RH dans une grosse boite, et rajoutez à cela sûrement le labrador et le monospace qui va bien !

 

J'ai 35 ans aujourd'hui, j'ai lâché mon poste de cadre RH dans la fameuse grosse boite, troqué mon appartement contre une tente, je n'ai pas d'enfants mais un beau vélo avec sacoches, trouvé mon amoureux avec qui je ne suis pas marié mais qui me suit au bout du monde, me supporte et m'encourage au quotidien (et oui j'avoue que ça ne doit pas être tous les jours de tout repos).

 

Aujourd'hui à 35 ans, je suis peut être à l'inverse de ce que je m'imaginais être il y a quelques années, de ce que la société voudrait que l'on soit mais je suis bien. J'ai le sentiment d'être là où il faut que je sois, d'être libre, d'avoir su laisser grandir cette petite graine de voyage au long cours à vélo plantée dans ma tête il y a quelques années, d'avoir su sauter cette marche de  "j'aimerais, un jour..." à "on y va".

 

Aujourd'hui je suis heureuse de m'endormir le soir en ayant juste hâte de remonter sur mon vélo le lendemain matin, de découvrir de nouveaux paysages tous les jours, de répondre aux sourires et aux bonjours dans la langue du pays, d'avoir compris que l'humain est bon, de planter notre tente dans la nature, de choisir notre chemin à la dernière minute ou de changer de route au prochain carrefour. 

 

 

J'aime cette liberté, j'ai aimé mes 34 ans en chemin, j'ai hâte de découvrir ce que mes 35 ans me réservent...

 


Si vous voulez en voir plus, c'est par ici !!!



RayonMixTour

 

 



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Commentaires: 2
  • #1

    jpp (mercredi, 27 février 2019 13:21)

    Bonjour Olivier

    Pendant votre passage en Thaïlande vous croiserez peut-être quelques salariés de Danone ( dont votre secrétaire Corinne) Voyage organisé par le CE qui commence le 04 mars 2019.

    Bonne route et bonne éclate

    Cordialement

    JP

  • #2

    Amandine (mercredi, 27 février 2019 14:37)

    Encore de belles aventures !
    Emeline, je vais avoir 35 ans dans quelques mois et je me dis la même chose; je ne suis pas la personne que je pensais que je serais quand j'avais 20 ans et c'est tant mieux !
    Tu as bien le temps pour les gosses et surtout tu pourras leur transmettre tes expériences de voyages et ça ce sont des choses qu'on apprend pas à l'école. Tu as trouvé un compagnon de route qui te suis au bout du monde et vous vivez une aventure unique. Ca ça n'a pas de prix et peu de gens vivent ça à 35 ans !
    Alors bon anniversaire et bonne route !
    Bises