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Bulgarie - des montagnes, des bivouacs, des monastères et des fontaines…


Ecrit par Emeline

Publié le 12 mai 2018


Le voyage à vélo pour nous est surtout synonyme de … liberté. Et tous nos coups de pédales en Bulgarie en sont un joli exemple… ou comment changer d’itinéraire et de routes en un tour de guidon… mais tout ça parce que c’est … JOLI !

 

 

 

Cette histoire de changement d’itinéraire a commencé en Serbie, à Nis. On avait choisi de prendre la route la plus courte pour rejoindre Sofia. Et puis au détour d’un blog ou site internet, j’avais lu qu’il y avait une chaîne de montagne plus au nord et très jolie...

 

«  Attendez… vous avez dit montagne et jolie ? OLIVIER !!!! On peut faire un détour sur la gauche avant Sofia ? »

 

// Dans notre équipe, si on veut faire simple, Olivier c’est un peu la logistique, le maître des cartes et du GPS, et moi la créatrice d’idées plus ou moins farfelues, originales, réalisables… version Gremlins comme il dit parfois le Rayon. //

 

Ce petit détour de nos débuts en Bulgarie s’est ainsi appelé la chaîne des Balkans Occidental (j’ai donc, par la même occasion, appris que le mot Balkan désigne à la fois une chaîne de montagne qui commence et se termine en Bulgarie tout aussi bien que l’appellation politique « les Balkans » dont on a traversé une partie des pays).

 

De la Serbie à Sofia

Notre passage de frontière Serbe / Bulgare a été quelque peu « atypique », ... ou comment déboucher à quelques mètres de la frontière par une piste boueuse à souhait sortant des plateaux avoisinants de Serbie (Nous avons la chance pour le moment de passer par de petits postes frontaliers et ainsi d’éviter l’attente, la cohue…).

Nous en profitons pour avancer nos montres d’une heure et nous nous mettons, vu l’heure tardive de fin d’après-midi, à la recherche d’un bivouac. Olivier avait repéré sur Mapsme (notre GPS), un endroit potentiel à bivouac  4*.

 

Nous empruntons pour nos premiers instants bulgares des petites routes et bifurquons à gauche sur une petite piste qui nous fait nous enfoncer dans la campagne. Au bout d’un km, nous trouvons notre 1er bivouac bulgare qui s’annonce être le 1er d’une longue série de bivouacs splendides (= étendue plate d’herbe, vue imprenable, eau à proximité, éloigné des routes et du bruit de civilisation.)

Le lendemain matin est consacré tout entier au nettoyage des vélos et sacoches (cause boue serbe). Nous sortons pour cette occasion nos shorts et tee-shirts que nous ne quitterons quasiment plus de notre séjour Bulgare.

 

Notre « détour parce-que c’est joli » nous fait passer par Bélogradtchik et ses rochers. Il s’agit d’un vaste site de rochers de couleur rouge rappelant des formes et des objets (certains ont d’ailleurs des noms). Nous avons la chance d’y arriver en fin d’après-midi et de profiter du changement de couleurs et de lumières sur ces rochers. Eblouis, nous trouvons un endroit pour poser notre tente à leur pied.

 

Les paysages sont vraiment magnifiques, on admire au loin les crêtes du Balkan central. Les forêts sont denses, les couleurs contrastées et les pauses photos nombreuses. On recherche les petites routes peu passantes (les blanches sur la carte !) qui nous font traverser des villages tantôt vivants avec les bonjours et signes amicaux des locaux tantôt des villages fantômes en ruine.

 

Au 2ème jour Bulgare, nous connaissons une crise alimentaire importante… 2 jours que nous n’avons croisé aucun magasin et que nous sommes à sec de pain, de gâteaux et de chocolat (une vraie crise quoi !) // A nos mamans… rassurez-vous on avait notre stock de provision riz/avoine/farine/sucre plein… !//

Dans un café, le patron nous explique que l’on pourra trouver du pain 20 km plus loin. Nous respirons… !

 

Avant le ravitaillement en pain, nous franchissons la barre des 30 000m de dénivelé positif. Pour immortaliser le moment en images, nous prenons la pose sur un pont. J’en perds d’ailleurs le cache de l’objectif de l’appareil photo qui s’offre un beau plongeon dans la rivière plus bas (l’émotion surement).

Pour fêter tout ça (le dénivelé et la perte du cache), nous savourons à Bélimel du pain, un plat au restaurant (un kavarma de poulet : mijoté aux épices) 2 bières et 2 glaces.

 

Nous nous offrons le soir encore un bivouac 4 *… La Bulgarie nous gâte en spot de bivouac, on se régale ! Ce moment et lieu est pour nous un moment tout aussi important qu’une jolie route ou de beaux paysages.

Le monastère de Klissourski n’étant qu’à quelques coups de pédales plus à droite en montant, on se laisse tenter par ce détour. Joli choix : une chapelle blanche qui tranche dans un écrin vert avec un baptême célébré.

 

On roule vers Sofia par le Canyon d’Iskar, un autre joli détour… on découvre ce canyon après un col et une descente vertigineuse en lacet. La rivière Iskar est antérieure à l’apparition du Balkan. Lorsque la montagne a commencé à se former, Iskar coulait déjà et a ainsi naturellement creusé son canyon au fil de l’élévation du relief.

Seul bémol à ce tableau : nous ne trouvons pas de bivouac digne de ce nom. On ne peut pas chanceux à chaque fois !

 

Nous visons Sofia pour une arrivée en début d’après-midi pour profiter de la ville. Nous resterons 2 nuits dans une auberge de jeunesse tout mignonne. Sofia est pour nous notre dernière capitale européenne. Nous y serons arrivés après 64 jours de voyage, 7 pays traversés, 3.368 km de roulés, 32.007 de dénivelés positif et 235h sur le vélo ! Nous sommes aux portes de l’Europe !

On pourrait s’attendre à un peu de repos mais ce serait bien mal nous connaitre : on arpente les rues et les monuments du centre, une étape chez le coiffeur et barbier pour Olivier, des courses… Seuls nos vélos restent au calme dans le jardin de l’auberge. On apprécie Sofia mais on n’est pas citadin et on e le deviendra pas… les grands espaces, la montagne, l’horizon, l’air libre, notre tente… avec nos vélos nous manquent déjà après 2 jours en ville !

 

La suite du programme est « à peu près » tracée dans les grandes lignes jusqu’à Istanbul car nous avons RDV avec des amis toulousains le 12 mai pour un kebab (promesse faite le jour du départ !). On sait que l’on veut voir le monastère de Rila (haut lieu touristique de Bulgarie et inscrit au patrimoine de l’Unesco), aller faire un tour dans les Rhodopès pour prendre un peu de hauteur, déambuler à Plovdiv pour ensuite traverser la frontière Bulgarie – Turquie.

 

On repart de Sofia sous le soleil.

NOS FAMEUses MONTAGNES, MONASTÈRES ET FONTAINES BULGARES…

La sortie de Sofia n’est pas glamour… en même temps sortir d’une capitale ne l’est jamais vraiment…

Mais on prend rapidement de la hauteur sur notre petite route blanche pour arriver sur une sorte de plateau avec une vue imprenable sur la chaîne de montagnes Rila… une étendue d’herbe plate loin de la route (on avait pris la fameuse piste à droite), on plante la tente et déguste une bonne salade de pommes de terre, haricots verts, œufs durs… les couleurs du paysages sont incroyables en partie grâce à l’orage qui tonne au loin et semble vouloir nous épargner… ou pas, mais au moins nous aura-t-il laissé prendre notre douche et manger tranquille dehors… allez on avoue on n’a pas fait les malins sous la tente quand cet orage est venu nous faire un petit coucou !

 

Bien que site touristique où l’on s’attendait à voir nos bus de chinois avec perches à selfie, nous nous régalons au monastère de Rila. Très bien conservés, les dessins et couleurs sont étonnants et la montagne qui l’entoure lui rajoute un charme fou… Nous y faisons 3 belles rencontres de français (et ne croisons pas les bus de chinois). Le temps reste maussade et humide, alors après avoir hésité à rester dormir au monastère dans un dortoir, nous lui préférons notre tente que nous planterons après le village de Rila (situé plus bas dans la vallée à une 15aine de km) avec vue sur la chaîne de montagne du même nom. Encore un joli bivouac !

 

On pensait rejoindre Plovdiv par la montagne des Rhodopés en empruntant des routes sur notre carte papier mais en étudiant et en comparant avec une autre carte glanée dans un centre d’information et Mapsme, nous nous apercevons qu’il existe plusieurs routes / pistes ne coïncidant pas ensemble… ces points de divergence de routes nous intéressant grandement, nous décidons le matin, après une réunion au sommet autour d’un thé/café et gamelle d’avoine aux raisins et noix, d’aller voir tout ça de nos propres roues !

Jackpot ! Ce détour de roue nous aura impressionné et ravi !

 

On avoue quand même que la route pour rejoindre les Rhodopes de Blagoevgrad à Razlog est franchement… horrible…je ne peux pas vous parler du paysage… a pas vu puisque je suis montée la tête dans le guidon, frôlée en permanence par un flot incessant de voiture… pour couronner le tout, nous nous prenons 5 km avant d’arriver au col une grosse averse avec l’orage qui tonne au loin. Notre bonne étoile nous fait mettre sur le côté de la route (côté gauche cette fois – ce qui nous vaut de nombreux klaxons quand nous mettons notre clignotant) près d'une station-service désaffectée avec un grand espace abrité du vent et de la pluie. On y reste d’abord pour le thé / gâteaux du goûter et puis pour le dîner et la nuit ! Bivouac… original… mais bivouac quand même !

 

Les jours suivants sont ce que nous sommes venus chercher : on quitte rapidement le goudron pour passer sur de la piste en cailloux et en terre avec parfois du sable (on avoue avoir poussé dans le sable – on a toujours pas trouvé le bouton « fatbike » de nos vélos !). La météo s’améliore au fur et à mesure des jours : d’un temps humide nous passons vers des journées ensoleillées. On vous confirme, la carte routière n’était pas à jour, il existe bien des pistes, qui s’entrelace dans des forêts noires de sapins, nous faisant déboucher sur des plateaux et des petits villages jonchés d’un minaret où le temps semble s’être arrêté. On fait rigoler quelques habitants étonnés de voir arriver 2 personnes à vélo. Nous nous enivrons d’air pur et de nature fascinante, un délice. (Plus besoin de génépi !)

Nous croisons multiples fontaines où nous nous ravitaillons en eau aussi bien pour nos gourdes, repas ou douche du soir. Les bivouacs sont à la hauteur de nos journées… magiques.

 

 

Nous redescendons de nos montagnes vers Plovdiv avec un doute pour ma part : Est-ce que Plovdiv sera à la hauteur de ce détour que nous faisons pour cette ville ? N’aurions-nous pas dû rester sur les hauteurs des Rhodopès et esquiver la plaine de Thrace ?

PLOVDIV : JOLIE VILLE COUP DE CŒUR…

 

 

 

Tout est dans le sous-titre … je n’ai pas regretté ce détour. On a été agréablement surpris par cette ville : chargée d’histoire avec des ruines antiques partout dans la ville, des maisons colorées de la renaissance bulgare, du street art dans le centre commerçant. Un beau mélange qui nous a fait apprécier cette visite tout autant que les pizzas, crêpes et glaces dégustées…

«  ON AIME LES MONTAGNES ALORS ON VA EN MONTAGNE »

A quelques km de Plovdiv (une 30 aine) nous nous arrêtons visiter le monastère de Bachkovo. (Un monastère de plus, plus intime que celui de Rila, plus authentique.).

 

Nous voulions au départ rejoindre la frontière turque par la plaine de Thrace, et puis… et puis au monastère nous nous rendons compte que nous sommes de nouveau au pied des Rhodopes…

Tentant d’y retourner pédaler encore un coup.

 

Alors ce 2 mai à 18h devant un thé, on hésite, re hésite, re rehésite… par rapport au RDV kebab copains toulousains d’Istanbul. Puis Olivier tranche « on aime les montagnes, alors on va en montagne ».

On ne regrettera bien évidemment pas notre décision pour ce retour haut en couleur, en piste, en bivouac, en paysage … dans nos Rhodopes.

Nos tours de roues seront agrémentés par des shootings photos dédiés au passage des 40.000 m de dénivélés postifs, 4.000km roulés, des anniversaires de copains et frangins pour lesquels on essaie d’avoir une pensée en images…

 

Et puis un matin nous nous retrouvons devant la frontière grecque… avec déjà de jolis souvenirs de la Bulgarie dans nos têtes… et avec une idée bien réelle : continuer nos détours et encore plus dans les montagnes !

 

 

 


 

 

                                                                             ou en vidéo ici :


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Commentaires: 3
  • #1

    Amandine (samedi, 12 mai 2018 10:36)

    Ça m'a donné envie de visiter la Bulgarie ! J'adore le slalom entre les vaches ! Vivement la suite !

  • #2

    Philippe (samedi, 12 mai 2018 13:41)

    Top le petit film !
    Ça fait envie.
    Bonne continuation à vous deux.

  • #3

    DocTMV (samedi, 12 mai 2018 22:22)

    Au top cette petite vidéo les copains !
    Contente de pas être sollicitée et que tout va bien pour vous !
    Belle continuation à vous !
    Des bises
    Sophie et ses gars...