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Nouvelle Zélande - West COast


 

Ecrit par Olivier

du  28 juin au 19 juillet 2019


Nous voilà donc à Haast, porte d'entrée de la West Coast, surnommée ici, la ‘‘Wet’’ Coast... Ce qui nous donne une idée de la météo qui nous attend... La West Coast, c'est aussi longer la mer Tasman, sur notre gauche, avec vue sur la montagne et ses glaciers, sur notre droite. Et la mer Tasman a une symbolique particulière à ce moment-là de notre parcours puisque, de l'autre côté, c'est l'Australie. Et l’Australie, nous venons de décider de, finalement, aller y faire un petit tour, ou plutôt un détour. Mais revenons à nos moutons… Au programme donc de notre remontée vers le nord, les 2 grands glaciers de NZ, Fox et Franz Josef, une dernière ‘‘cycle trail’’ encore plus nature que les précédentes paraît-il, le tout en passant à travers les gouttes, ou du moins, espérons-le...
Haast… Pour moi, le panneau d’entrée de la ville est un véritable soulagement. Ce matin, nous avons plié la tente encore gelée, ce qui nous est pourtant bien arrivé précédemment, alors pas de souci. Mais surtout, à la vue de la route brillante, dans l'ombre des forêts que nous traversons, je '' panique'' à l'idée du possible verglas et me voilà mettre le pied à terre et pousser gentiment mon vélo... Emeline quant à elle, est pleinement en confiance et avance, prudemment, mais en roulant. Aujourd’hui encore, je me revois à pousser ce vélo et me disant "bon, on a 50km à faire, je marche (ou plutôt je pousse...) à 5km/h, il est 11h du matin, alors s'il faut que j'arrive à 21h, j'arriverai à 21h..." Moment de doute, incapable de me détendre face à ce modeste risque, même en voyant Emeline devant moi qui ne glisse pas du tout, même en voyant également que sous mes chaussures, ça ne semble pas glisser... Ça paraît idiot non ?? Ça doit même l'être, mais sur le moment, je peux vous assurer que ça me paraissait trèèèès sérieux. Bref, quelques centaines de mètres plus loin, le sol étant plus sec, je remonte en selle, reprends un peu confiance (plus exactement, je me fais violence et arrête mes idioties) et je repars, pas très rapide, mais je roule. Cet épisode me vaudra une petite remarque amusante les jours suivants "alors mon Rayon, on met les p’tites roues ce matin ???"
Arrivés (ENFIN donc, vous l’aurez compris) en milieu d'après-midi dans la petite ville sous le soleil, nous passons d'abord à l'I-Site afin de vérifier si la pluie sera des nôtres ou pas les jours suivants. Bonne nouvelle ou presque. Les 2 prochains jours seront plutôt beaux, suivis de 2 jours de nuages et quelques averses, puis une grosse journée de pluie nous attendra. Il est temps de nous organiser et planifier notre route pour éviter cette fameuse journée de tempête...
Nous faisons d'abord le choix de notre camping, partons acheter quelques paquets de Tim Tam ou autres bricoles bonnes pour le moral et nous installons le soir dans un grand hall, pas vraiment chauffé, mais agréable pour cuisiner et passer la soirée.


Emeline pianotera sur internet et me dit "tiens, à Fox Glacier, ils cherchent des volontaires pour ramasser des déchets suite à une inondation qui a fait dévaler une sorte de décharge dans le lit de la rivière, t'en penses quoi, on a le temps de s'y arrêter ?? on pourrait filer un coup de main non ??" l'idée me plait bien alors on regarde attentivement notre planning (oui, plus on se rapproche de la date de notre avion, plus il devient important de ne pas se tromper bêtement de 2 jours...) et entre conditions météo, kms à faire, repos à prendre (disons à caler le jour où il pleut bcp), beh... ça devrait coller si on reste aider pendant 2 jours... Plus on risque d'être juste côté timing… Alors go pour 2 jours !
Nous repassons le lendemain au visitor centre, expliquons qu'on veut participer à l'opération de nettoyage. La petite dame est assez mal informée mais nous prête son ordinateur par lequel nous formulons notre demande. Nous serons là-bas dans 2 jours et nous portons donc volontaires pour 2 journées.

Sans réponse immédiate, nous reprenons la route vers Fox Glacier, une fois là-bas, nous verrons directement avec eux. Ces 2 journées sont magnifiques de paysages. Nous enchaînons les montées et descentes le long de la mer, reprenons un peu plus dans les terres au milieu de forêts tropicales pour nous rapprocher des montagnes. Mais les deux, mer et montagnes, sont si proches que c'en est bluffant.
Le premier soir, nous avons visé un camping gratuit à côté d'une ferme, un élevage de saumons. À peine à destination, nous apercevons une petite barrière fermant l'accès et un panneau expliquant que tout est fermé. Nous allons toquer à la porte de la ferme pour savoir ce qu’il en est, sans réponse. Il est 17h, la nuit approche à grands pas, pas le temps de se poser 10.000 questions, nous poussons la petite barrière, entrons sur une sorte de parking qui fait office de camp site. Ce ne sera pas le plus bel endroit du séjour, mais ça nous ira très bien pour ce soir.
Le lendemain soir, c'est l'arrivée à Fox Glacier. Sur notre chemin, nous sommes passés devant la route qui permettait d'accéder au glacier. Elle est fermée suite aux fameuses inondations. En effet, quand on voit les sols sur les côtés, ça a l'air d'avoir été sacrément lessivé !!
Nous entrons dans le village, repérons le magasin pour y faire quelques courses et nous rendons au visitor center. Une jeune femme nous accueille, nous reconnaît (à travers la description dans notre mail, 2 cyclos ici, ça passe pas inaperçus...), et en qq minutes, nous indique où loger et nous donne rendez-vous le lendemain matin à 8h30.
Ça y est, nous voilà embarqués avec les volontaires !

 

Le matin suivant, nous rejoignons le groupe d'une petite vingtaine de personnes qui viennent aider les locaux. Sous la direction de Phil, nous prenons la route jusqu'au lit de la rivière. Et en effet, les inondations ont fait un sacré travail... Nous trouvons un lieu couvert de sable, cailloux, arbres déracinés et branchages en tout genre, dans lesquels sont entremêlés d'innombrables morceaux de plastiques, bouteilles et autres déchets dans ce goût-là. Armés de notre gilet jaune, d’un petit trident, d’une paire de gants et d’un sac en toile, nous passons donc nos 2 journées à nettoyer, ramasser et mettre tous ces détritus dans des gros sacs. À quasi 20 personnes le premier jour puis une petite 15 aine le second, on arrive à remettre en état une jolie partie de terrain, une vraie satisfaction même si on prend aussi conscience de ce qu'on ne voit pas, à savoir tout ce qui reste sous le sable qui a dévalé le long du lit de rivière.
Assez dingue quand on y pense, la force que peut avoir une tempête sur quelques jours, alors que devant nous, la rivière est à sec...

Pendant ces 2 jours, nous sommes hébergés dans l'auberge de la ville, et l'organisme qui gère le nettoyage nous propose un picnic le midi et le dîner dans un pub de la ville. Ambiance bon enfant, cela nous permet de faire la connaissance de Rémi, un jeune américain de 19 ans avec qui nous passons les 2 soirées. Son père est d’ailleurs d'origine française (d'où son prénom pas très ‘‘made in USA’’) et il est en Nouvelle Zélande pour un an de PVT (Permis Vacances Travail, qui permet aux moisn de 30 ans de venir séjourner dans le pays en alternant périodes de travail, en ferme par exemple ou autre, et de voyage et découverte du pays) Après ses 2 premiers jours ici, il décide finalement de rester plus longtemps et envisage même de passer 3 semaines à aider. Pour nous, impossible, nous avons rendez-vous à Christchurch avec un avion, impossible de nous arrêter plus longtemps. Nous rencontrons aussi Angela, une colombienne qui vit à Greymouth, 300km plus au nord sur notre route du retour, venue aider aussi qq jours.
Une belle expérience de partage ici avec les locaux et ceux qui sont venus les aider. On repart donc ravis d'avoir pu rendre un petit peu à la Nouvelle Zélande de tout ce qu'elle nous offre depuis maintenant plus de 2 mois.


Nous reprenons donc notre route vers le prochain glacier, Franz Josef, 30km plus loin. La météo s'annonce mal, il doit pleuvoir et cette fois-ci, pas qu'un peu... Alors nous décidons de rouler le matin un peu avant la grosse averse et nous poser l'après-midi et le jour suivant dans une auberge, le temps de laisser passer la pluie. Grand bien nous en a pris puisque nous arrivons au sec, prenons nos appartements et quelques gouttes font leur apparition dans l'après-midi. Mais incomparable avec la journée suivante qui nous offre un véritable déluge. Heureusement, nous sommes au sec, au chaud, c’est jour de repos.
Le temps se découvre le lendemain et nous pouvons aller randonner jusqu'au glacier le matin. Nous longeons un lit de rivière pour y accéder et l'apercevoir. Je pourrais vous faire un long discours sur la beauté de ce genre d'endroit, etc, etc... mais ce qui m'a marqué finalement, ce sont les panneaux tout au long de notre marche expliquant qu'il y a 50 ans, le glacier arrivait là où nous avons nos pieds et donc bien loin de sa position actuelle, puis il y a 10 ans, puis 5 ans, et encore et encore... Et le tout à distance énorme de la lame de glace que nous finissons par avoir à qq 10zaine de mètres de nous. Effrayant de voir la fonte de ce monstre en si peu de temps... Mais… ne serait-ce pas encore plus effrayant de faire prendre conscience de ce désastre aux touristes alors que sont organisés des tours d'hélicoptères qui nous survolent les uns après les autres ??...
Bref, Franz Josef mérite néanmoins le détour. Nous le quittons en début d'après-midi, direction nord, toujours le long de la côte ouest de l'île, direction notre dernière cycle trail, la West Coast Wilderness. 

Une centaine de km, d'abord le long de la côte, puis en s’enfonçant dans les terres, le long d'une grande rivière, avec une vue magnifique derrière nous. Nous montons légèrement dans les collines, passons dans des forêts de plus en plus denses avant de revenir vers la côte.

 
Sur notre chemin, alors que nous ne sommes plus qu'à quelques kms de notre camping du soir, je m'arrête, nez à nez avec un oiseau jamais vu encore ici. Bizarre ce bestiau... Ça ressemble à un kiwi, mais le bec ne correspond pas, la queue, il ne devrait pas en avoir si c’était un kiwi et on est en plein jour, bizarre pour un animal nocturne. Élémentaire mon cher Watson, ce n'est donc PAS un kiwi. Sauf que les détectives à vélo que nous sommes espèrent tant en voir un depuis 3 mois, qu'un instant, on se convainc à croire que ça pourrait en être un, oui oui, à force, ça devient presque évident. Quoi, le bec, la couleur, la queue et ce n'est pas la nuit ??? Mais non, c’est juste que ça doit être une espèce particulière de kiwi, et puis on a du regarder trop vite sur internet à quoi ressemblait vraiment un kiwi alors on sait plus vraiment, ça ressemble peut-être à ça finalement... OK, bon bin, va pour un kiwi, ou presque...

Nous avançons de 500m et bim, notre second kiwi ! Puis un 3ème un peu plus loin. Fantastique, énorme 3 kiwis en 10min !!! Et que dire de notre arrivée au camping, au bord d'un lac avec un paysage à couper le souffle et... 3 kiwis qui promènent près de notre tente !!! Quelle chance non ???
OK, nous l'apprendrons quelques jours plus tard, ce que nous avons rêvé pouvoir être un kiwi s'appelle en fait un weka, beaucoup plus facile à voir que son cousin, le fameux kiwi...

La Wilderness prendra fin à Greymouth après quelques km à longer à nouveau la côte, et nous profitons d'un stop vers 14h pour retrouver Angela avec qui nous aurons le temps, malgré ses horaires de travail de prendre un café bien sympathique. Nous reprenons la route en milieu d'après-midi par une route secondaire, plutôt agréable et qui nous conduit au petit village de Blackball. Ici, nous trouvons un terrain de camping qui n'est autre que la cour de la mairie, où ce qui doit faire office de mairie. À disposition,  des douches et toilettes qui ressemblent à un vestiaire de sport d'un petit village français dans les années 90, voire 80, voire avant… bref, comme j'ai dû encore en côtoyer qq uns. Assez marrant puisque nous installons la tente dans la cour et prenons possession des "vestiaires" pour une douche et notre dîner.
Suivra une jolie route jusque Reefton où nous avons rdv avec Don et Robin, nos warmshowers du soir. Une jolie soirée avec eux, une belle rencontre, une de plus. Au détour de nos échanges, Don envoie un message à Pete, un ami qui vit une 50aine de km plus loin. Le lendemain, il pleut alors Pete et sa femme Robyn seront nos hôtes là encore. Et en effet, cette matinée-là, il a bien plu. Et à quelques km de l'endroit de notre terre d'accueil, un vélo arrive à sens inverse ou plutôt, à notre rencontre. Ce cycliste, c'est Pete qui nous rejoint malgré la pluie pour nous conduire directement chez lui. Nous arrivons dans une maison étudiée pour être la plus autonome et économique possible en énergie. Non reliée à un réseau électrique, Pete nous expliquera, par exemple, comment ils stockent tout dans une sorte de glacière dehors en hiver afin d'éviter l’usage d’un frigo ou comment tout est alimenté en solaire. Et tout fonctionne parfaitement, comme quoi, on doit aussi pouvoir réfléchir différemment parfois.

C'est après une belle après-midi, une soirée et le début de matinée à échanger avec nos 2 amis, sans l'ombre d'un blanc ou d'un temps mort, que nous reprenons la route, touchés par nos hôtes et leur philosophie. Un couple passionnant et inspirant.

Il ne nous reste donc plus qu'à franchir notre dernier col, la Lewis Pass et plonger vers Christchurch, dernière ligne droite de ces 3 mois néo-zélandais. Mais ce ne serait pas un parcours à la RayonMix si n'avions pas fait un dernier détour, par Amberley, pour camper une dernière fois ici, là où 2 mois plus tôt, nous avions déjà posé, non pas notre tente, mais bien notre Apollo avec Jérôme et Damien, lieu de notre dernière soirée tous les 4 avant Christchurch.

 

Le lendemain, arrivée dans la ville ou nous retrouvons Cécile et Elsa qui nous accueillent pour nos 2 dernières nuits NZ. Là encore, une jolie rencontre, de chouettes échanges. Nous avons le temps de nettoyer les vélos, changer les chaines, nous passons une dernière fois dans un magasin de cycles pour leur demander 2 cartons. Les derniers km néo-zélandais nous conduisent à l’aéroport où nous ferons et referons les cartons pour respecter la limite de poids imposée par notre compagnie aérienne avant de tout emballer et monter dans notre avion…

 

 

Bye bye et merci les Kiwis, mais nous avons maintenant rendez-vous avec les Kangourous !!!


Si vous voulez en voir plus, c'est par ici !!!



RayonMixTour

 

 


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Commentaires: 2
  • #1

    Amandine (mercredi, 11 septembre 2019 09:42)

    C'est trop mignon un weka (même si ce n'est pas un kiwi !). Ca me rappelle moi entrain de chercher partout des Edelweiss dans les Dolomites à chaque fois qu'on grimpait ! Et beh j'en ai vu ! #fière

  • #2

    Roland Azéma (samedi, 14 septembre 2019 09:34)

    Bonjour,
    Je retrouve dans votre récit de nombreux endroits que j'ai connus lors d'un voyage en Nouvelle Zélande, et je partage vos impressions sur ce pays...où il ne m'aurait pas déplu de vivre.