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Laos du Nord, Sabaïdee encore !


Ecrit par Emeline


L'itinéraire de départ ? Initial ? Refait et défait ?

 

Après avoir passé un agréable moment en compagnie d'Annie, Jean-Pierre et leur collection d'hippopotames, nous reprenons la route vers le nord du Laos et le Vietnam.

 

Nous pensions prolonger notre visa lao pour pouvoir passer la frontière vietnamienne à Dien Bien Phu et sauter dans un bus de nuit pour Hanoï où nous aurions une petite journée pour laver et démonter nos vélos en prévision de la Nouvelle-Zélande. Et retrouver ensuite nos 2 mamans qui viennent nous rendre visite pour 12 jours.

 

Ça c'était le plan initial... la veille de reprendre la route à Vientiane, nous nous reposons la question de cette itinéraire et le changeons en 2 temps 3 mouvements.(2 tours de roue, 3 passages de vitesses ?)

 

Il sera le suivant : nous roulons jusqu'à Luang Prabang où nous espérons revoir nos copains cyclos Rémi et Charlotte (#thegreatbouffeadventure & #thegreatbikeadventure), ne pas renouveler notre visa lao, passer la frontière vietnamienne un peu plus au Sud que prévu, rouler quelques jours au Vietnam en passant par Mai Chau et rejoindre Hanoï 2 jours avant l'arrivée de nos mamans.

 

Bref on évite le renouvellement du visa lao et on prend un visa vietnamien (les français bénéficient d'une dispense de visa pour moins de 15 jours, un visa pour nous car nous y resterons plus de 15 jours).

Vers Luang Prabang...

Le départ vers Luang Prabang commençait bien : une tablette de chocolat noire dans nos sacoches et des montagnes en perspective! Sur le papier on est plutôt pas mal.

 

Nous partons tard de Vientiane, nous avons du mal à nous extraire du doux nid d'Annie et Jean Pierre... tant pis pour les heures matinales à la fraîche.

 

Une soupe de nouilles en chemin, on avale les km sur une route plate et droite et ... pas très belle on l'avoue aussi !

Impossible de trouver un endroit pour poser notre tente nous prenons l'option guesthouse et c'est pas plus mal vu la chaleur qu'il fait.

 

Je commence à ne pas me sentir trop bien, un peu nauséeuse... "Boh la soupe de midi qui ne passe pas... ça ira mieux demain"... ou pas. Je serai malade sur toute la route jusqu'à Luang Prabang. Nausée, fièvre, courbatures, manque d'appétit, éruptions cutanées, mal de gorge.

 

J'appréhende le diagnostic : dengue ? (nous en avions parlé avec Annie et Jean-Pierre, ...mais ce ne serait heureusement "pas la saison"), fièvre typhoïde ?(Romain mon beau frère est hospitalisé en France en même temps que mes symptômes apparaissent, pour un cas de fièvre typhoïde. Les médecins lui demandent d'informer les personnes avec qui il était quelques semaines avant ...), autres ...?

 Sophie, notre copine voyageuse et médecin réussi à "m’ausculter" à distance via whatsapp, la magie des technologies modernes... : verdict une angine. (Presque ouf !)

 

Je choisis l'option "je transpire pour évacuer les microbes et les tuer en restant sur mon vélo et en grimpant les pentes laotiennes"... Même si j'avoue qu'à 2/3 reprises j'ai été tentée de lever le pouce et trouver un hôtel ou d'échouer sur un lit.

 

Alors je roule sans réfléchir en suivant la roue d'Olivier devant, au son de la musique et podcasts. (Petit clin d'œil à Laura et Jérôme : merci pour la super playlist de podcasts!)

 

Et la magie du sport, du vélo et des montagnes fait son effet : j'arrive à Luang Prabang quasi guérie, après 3 jours à transpirer et boire des soupes ! (Olivier m'aura quand même porté  une partie de mes affaires sur la 1ère grosse montée).

Moi qui voulais voir jusqu'où mon corps pouvait aller, je suis rassurée ... l'aventure peut continuer !

 

Nous découvrons sur cette route la brume matinale qui dévoile doucement, au grès des km, les paysages de montagnes. Montagnes que nous avons enfin retrouvé et qui chasse le plat sud lao et cambodgien.

Les villages se cachent à chaque virage où un peu de plat apparaît.

 

Nous n'aurons pas de ciel bleu et un soleil timide resté derrière les nuages, tant pis... ou tant mieux tant ce blanc donne du mystique aux paysages.

 

Les sabaidees des laos nous accompagnent toujours. Mon angine nous offre des guesthouses tous les soirs, presque un luxe. (Un calme apaisant pour Olivier à qui je ne peux pas parler à cause de mon mal de gorge !)

 

Un dernier réveil matinal où nous faisons nos 1ers tours de roue à côté des lycéens et écoliers rejoignant les bancs des écoles, une dernière montée , une dernière descente et nous retrouvons avec plaisir Rémi et Charlotte qui nous attendent à Luang Prabang.

Luang Prabang, retour à la douce vie de backpacker...

Luang Prabang est jolie. Pour nous qui ne sommes pas fans des villes et qui les évitons plutôt, pour une fois nous nous régalons! 

Nous arpentons les rues dont les maisons nous rappellent la France. L'ancienne colonie française est encore présente.

Nous nous régalons de restaurants et de bières.

 

Nos vélos sans sacoches nous amènent aux cascades Kuang Si. On nous en a dit grand bien avec souvent un superlatif "les plus belles", "la couleur la plus...", "la plus..."...

Et à l'arrivée... on n'est pas déçu... c'est effectivement magnifique.

On remonte la cascade à pied le long de l'eau sur un sentier aménagé (et encombré de chinois et de leur fameuse perche à selfie... - non nous ne sommes pas saoulés des chinois...enfin si un peu... parfois...-).

 

Nous faisons aussi la connaissance de Claire, une cyclo française se dirigeant vers le nord du Laos jusqu'au Vietnam. Elle part dès le lendemain où nous la rencontrons, dommage nous aurions pu rouler ensemble !

Mais nous nous disons peut être à bientôt sur la route. D'expérience, le monde n'est pas si grand !

 

Nous quittons Luang Prabang après Rémi et Charlotte qui eux prennent un bateau pour la Thaïlande. Nous, beh, nous partons direction la frontière vietnamienne et nos mamans.

 

Les montagnes du Nord lao

Si l'on m'avait dit "tu vas voir que le Nord du Laos va t'éprouver presque autant que le Pamir", j'aurais rigolé au nez de la personne.

 

Alors qu'en vrai ... en vrai, on y a laissé des litres et des litres de sueur... et on a du même pester et râler... (je vous vois venir... on s'arrête de suite je ne râle pas beaucoup ... je m'exprime juste beaucoup !)

 

A cause, ...

 

A cause de cette chaleur humide et omniprésente, qui fait de notre peau un tissu qui pègue dès les 1ers tours de pédales et même si l'on commence à la fraîche le matin. La poussière ajoutée à la sueur forme une sorte de "bronzage" ou "double peau" ...? Bref ce n'est pas des plus agréables ! (Mais peut être que cela protège du soleil ?)

A cause de ces dénivelés positifs (ou la fameuse réplique : "toujours plus" !) quand on pense en avoir fini ce n'est jamais fini! On renommera désormais montagnes russes montagnes laotiennes! 

Ou comment faire 490 km et 10 013 m de D+; en sachant que sur ces quasi 500 km nous descendons presque autant que nous montons ..

Ou encore 100 m de montée à 18% [% non contractuel mais c'était genre beaucoup!] - 100 m de descente (toujours trop courte la descente, toujours trop courte !)... (mais attendez ce ne serait pas des fractionnés ça??)

 

A cause de cette piste qui nous aura pris 1 jour et demi pour si peu de km où nous devons même pousser nos vélos dans la poussière tant la pente est ... pentue! Nos sandales à chaque pas déménagent un nuage de poussière qui vient se coller à la sueur de nos jambes.

 

A cause de la diversité gastronomique de la région ou du moins ce qu'on trouve dans les magasins des petits villages traversés : régime riz / omelette... "mmh j'hésite ce midi... riz ou riz ? Et les œufs, omelette, durs ou brouillés?... "

 

A cause de ces piqûres d'insectes qui grattent, et s'infectent, et démangent, et enflent... nous laissant dans les jambes de jolies cicatrices (un concours de beauté? Oui j'arrive !!!)

 

 


 

Et si cette même personne m'avait répondu " mais vous êtes pas bien. Pourquoi vous vous faites mal comme ça? C'est quoi l'intérêt?"

Je lui aurais encore rigolé au nez ...

 

Parce qu'admirer le paysage des montagnes, rouler sur cette piste en chemin de crête, savourer les couleurs des forêts, des couchers et levers de soleil,...

 

Parce que répondre aux "saibadee" et coucous des enfants et des adultes, enfin des lao tout courts,...

 

 

Parce que profiter de bivouacs enchantés en forêt, dans la cour des écoles, ou même les dortoirs en rénovation, dans des cabanes en bois, dans des champs en rizière à l'arrière d'un village, dans un jardin, sous un arbre...

 

Parce que, accueillir le sourire des mamies qui nous cuisinaient nos oeufs, 

 

Parce que découvrir la vie des villages traversés tellement authentiques, des fontaines où nous nous retrouvions avec une foule autour de nous, des forêts/jungles tellement épaisses mais envoûtantes ...

 

 

Parce que le Laos du Nord c'est aussi retrouver Claire dans un petit village où nous arrêtons une nuit pour l'anniversaire d'Olivier et continuer cette route avec elle.

C'est aussi, encore, re re re retrouver (on ne compte plus) Akmaral au détour d'un virage (au vrai sens du terme : au détour d'un virage, j'aperçois une cyclo de dos, je reconnais son maillot et vélo : "Akmaral !!!")

 

Parce que rouler à 4 cyclos, camper à 4, cuisiner à 4, vivre à 4 pendant un petit bout de notre nord Laos.

 

 

Parce que tout ça nous ferons aujourd'hui penser que le Laos sera sûrement notre plus beau coup de cœur de l'Asie !

 

 

Nos 2 coéquipières de route, Akmaral et Claire ont aussi apporté à ce voyage laotien son lot de magie, de sourires, de fous rires... alors je trouvais normal que le mot  ou plutôt les mots de la fin leur reviennent !

 

Les mots de la fin

Toutes ces heures à pédaler... Elles sont loin d’être futiles. Certaines semblent plus longues que d’autres.  

La chaleur, les kilomètres d’asphalte goulûment avalés, les mètres de dénivelé engloutis dans ces montagnes laotiennes...

Et puis certaines passent comme des minutes. Il suffit d’un rien, d’un podcast qui me prend aux tripes, ou qui me fait réfléchir, de sourires et de pouces qui se lèvent à mon passage, de musique qui me fait dodeliner sur ma bicyclette ou encore de descentes fulgurantes bien méritées après des passages de col. 

Et parfois, de rencontres. Des rencontres de bord de route, de celles qui sont inattendues mais changent le quotidien. 

Les périodes seules sont des moments d’introspection, celles en équipe des moments de rigolade de solidarité et de partage ! De grosses marrades, de pancakes à la banane faits maison (faits tente devrais-je dire ?), de vrais cafés, et même de lit parfois (Akmaral kougoum kougoum) ! Ahah

Claire

 

 

С этой парой упрямцев, которые до сих пор настаивают на том, что pancake это какой-то crepe😁, я познакомилась еще в далеком августе 2018 года по дороге в Узбекистане. Мы тогда остановились на совместный кэмпинг, вечер прошел за интересной беседой. Прощаясь на следующее утро, сказали друг другу, что возможно увидимся где-нибудь в юго-восточной Азии. 

 

Следим друг за другом в социальных сетях. Еще не доехав до Бангкока, увидела их фото в Ангкор-ват в Камбодже, тогда я поняла, что не судьба нам встретиться. 

Как же было удивительно приятно, когда мы совершенно случайно встретились в Сиемрипе в 5-45 утра в темноте на улице города двумя неделями позже. После мы еще раз встретились в Дон Дет уже в Лаосе. Даже день рождения отпраздновали вместе, отдохнули пару дней и вновь разъехались.

 

Очередная незапланированная, но прикольная встреча случилась снова в дороге, откуда мы вместе ехали несколько дней до границы с Вьетнамом. Расстались мы тогда перед границей всего на два дня. Когда ехала одна, то было чувство, что еду увидеться не просто со знакомым велосипедным коллективом, а как будто встречу свою семью. 

 

Еще с первой ночевки с ними в Узбекистане я запомнила, как мы завтракали по-королевски, кофе-чай, печенье, все дела. Помню, нож из мультитула, похожий на пилу, приспособленный для нарезки хлеба, короче говоря, колец для салфеток только не хватало. Уже молчу о наличии мелочей, начиная от очистителя воды до полотенец с наволочкой. И ведь что ни спрошу, почти все было подарено из экипировки 😁😁

С такими попутчиками все горы по плечу, и в прямом и в переносном смысле. Я рада нашему знакомству, хоть мы и подшучиваем, что надоело встречаться в каждой стране😁. Пусть у вас всегда будет интересная дорога, встречаются на пути только добрые люди, веселые попутчики. Желаю покорить остальные страны с легкостью и получить массу положительных впечатлений! 

 

И знайте, в Казахстане у вас есть дом! 🥭🍐

 

P.S. Нам нужно обязательно сфотографироваться в тех страшных фруктовых рубашках. 🍌🍉🍋🥭

Akmaral


Si vous voulez en voir plus, c'est par ici !!!



RayonMixTour

 

 


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Commentaires: 1
  • #1

    Amandine (vendredi, 10 mai 2019 10:33)

    Encore de belles rencontres et des paysages à couper le souffle...