Laos : des 4000 îles à la "Kong Lor cave"

Après avoir laissé au repos nos vélos pendant plus d'un mois au Cambodge (voyage sac à dos en famille et petit accident de scooter avec bobo au pied nécessitant du repos), nous reprenons la route pour passer la frontière cambodgienne - lao pour se poser encore quelques jours aux 4000 îles. Bref une reprise en douceur !

Il nous faut déjà quitter Siem Reap en bus. Mon pied ne me permet pas de pédaler de longues journées. Notre visa finissant dans quelques jours, nous prenons l'option bus... enfin mini van avec les vélos entassés à l'avant. Il nous aura fallu quasi une demi journée pour trouver enfin une compagnie acceptant de nous prendre, nous et nos vélos !

La ville frontalière cambodgienne, Stung Treng, ne vaut pas spécialement le détour , mais a au moins le mérite de nous faire profiter d'une dernière soirée khmer. Nous dégustons un dernier amok et faisons nos dernières courses avec nos riels.

La remontée en selle le lendemain n'est pas des plus agréables : la route est tantôt asphalte tantôt piste mais surtout avec beaucoup de poussière et une épouvantable chaleur. Alors nous prenons des pauses régulièrement pour nous rafraîchir de coca frais et laisser reposer mon pied qui enfle un peu.

Nous nous arrêtons à quelques km de la frontière pour bivouaquer dans une cabane perchée abandonnée. Dernière nuit khmère... 

Dernière étape khmère et première laotienne : un passage de frontière où apparemment la corruption est le mot d'ordre. Nous en avons fait un principe nous ne lâcherons rien même pas 1 tout petit $. Nous avons le temps avec nous ! Et avons lu bon nombre de blog (2$ pour le tampon de sortie cambodgien, 1$ pour un faux examen médical, 2$ pour le tampon d'entrée laotien = 10$ à 2 = quasi 1 journée de voyage !)

1ère étape : le tampon de sortie cambodgien. On ne nous demande rien. Bon.  

2ème étape : on ne voit pas les fameuses blouses blanches. Bien !

3ème étape : le visa laotien et le tampon d'entrée. On remplit le formulaire et donne les 30$ pour le visa. Nous faisons la demande en même temps que 2 français vivant à Phnom Penh et voyageant à moto. 

Le douanier les appelle et leur demande 2 $  chacun pour le tampon d'entrée, sans hésitation ils sortent 2 $.

Quand vient notre tour, le douanier nous demande donc aussi 2 $ " oh...mais je suis vraiment désolée mais je n'ai que 30$ sur moi pour le visa, et j'ai dépensé mes derniers riels pour acheter de l'eau. Je suis vraiment désolée mais je n'ai pas d'argent sur moi". Il me fait signe de me rasseoir. C'est la même pour Olivier. On discute avec les 2 motards français qui finissent de plier bagages. On attend gentiment en jouant sur nos téléphones. Et bim peut-être 30 min plus tard "Mam'selle, Mister?" Et voici notre passeport avec visa et tampon d'entrée laotien et en prime le sourire du douanier !

On prononce notre 1er merci lao " kop chaï".

Une route qui ressemble à celle du Cambodge : plate, avec de l'herbe jaunie par le soleil mais avec le "sabaidee" (bonjour) des enfants nous conduit jusqu'à l'embarcadère pour les 4000 îles 

Nous avons prévu de rester 3 nuits aux 4000 îles. (On vous évitera la blague / question de " mais euh... beh alors y'a 4000 îles ou pas ?")

Pour s'y rendre nous empruntons une grande barque avec nos vélos. Rien de bien compliqué et problématique, de toute façon même les motos empruntent le bac! Nous payons juste un petit supplément. (Ici rien n'est un problème, alors je rigole à distance de voir les problèmes pour prendre le train  ou bus ou de façon général les transports en commun avec un vélo en France ! Détendez-vous les gars des transports en commun, venez faire un tour par ici et vous verrez que ce n'est pas compliqué !)

Sur les 4000 îles, il y a principalement 3 îles (déjà l'arnaque on vous vend 4000 îles et en fait y'en a que 3?) : Don Khon, Don Det et Don Som. Nous choisissons Don Det car plus de guesthouse donc plus de restau etc...

On voulait une chambre avec vue et terrasse sur le Mékong sinon rien. Après plusieurs visites de guesthouse nous trouvons enfin celle qui nous plaît. Simple : une douche, un lit 2 places et une moustiquaire. Devant une grande terrasse avec hamac ...Devant le Mékong. Le tout pour 50 000 kip (environ 5€. Oui au Laos on se sent millionnaire rapidement !).

Une bonne surprise nous attend, Akmaral, votre copine cyclo kazakh vient aussi d'arriver (nous l'avions rencontré en Ouzbékistan puis recroiser à Siem Reap au Cambodge.) Avec elle nous changerons un peu de gastronomie en testant le restaurant coréen et indien de l'île. Mmh ça change du riz fris et nouilles fries!

Pour une journée nous changeons de moment de locomotion et faisons du kayak. Un super moment entre kayak, ballade à pied pour aller voir des cascades, bbq du midi sur un bateau en admirant les dauphins du Mékong ( oui il y a des dauphins dans le Mékong, je ne le savais pas non plus) et coucher de soleil avec nos derniers coups de rame. 

J'oublierai presque de préciser qu' Olivier a essayé de me noyer en faisant chavirer le kayak (oui c'est de sa faute c'est lui qui pilotait!!)

il est déjà temps de reprendre nos vélos en direction de la boucle de Tahkkek.

Nous avançons (encore !) en bus jusqu'à Tahkkek.

Beaucoup de cyclos nous en ont dit le plus grand bien de cette boucle, avec une particularité, celle d'emprunter une rivière souterraine et de traverser ainsi la cave de Kong Lor en barque !

Nous arrivons tard à Tahkkek et partons donc... tard le lendemain. Nous achetons quelques fruits et légumes pour le dîner du soir et prenons la route, en vélo, enfin !

Une 1ère belle montée nous fait dire que la pause d'un mois sans vélo ... et beh voilà, la reprise, c'est pas facile !

Pour rejoindre la grotte de Kong Lor nous hésitons entre 2 routes (enfin pistes ), à cause de mon pied encore un peu douloureux à rouler, nous optons pour la plus facile (plus longue mais moins de dénivelé).

Cette route est un régal : de la piste, une belle montée (quand même), des "sabaidee", une belle vue en haut du col, des villages authentiques en maisons sur pilotis et bambous, aucun touriste... quel bonheur que de se retrouver de nouveau sur le vélo !

Après 2 jours de cette piste nous nous retrouvons à l'entrée de cette grotte en compagnie de Lukas, un autrichien à vélo rencontré sur la piste (et qui lui avait pris l'autre piste : ... 2 rivières à traverser sans avoir pied et sans pont, juste une barque qui prend l'eau ).

A chacun 1 barque avec son batelier, son vélo et sacoches et c'est parti pour 7 km de traversée à la lueur des frontales de nos guides. Un fort moment : découvrir des parois, des plafonds hauts, des stalactites et stalagmites, glisser au fil de l'eau ... dans la pénombre... le charme opère. Ça valait le détour !

A la sortie de la grotte, nous recroisons des touristes rencontrés quelques jours plus tôt, la joie des boucles touristiques. 

Nous nous posons une nuit dans une guesthouse avec Lukas et reprenons la route le lendemain direction le croisement avec la route 13 pour prendre un bus pour avancer vers Vientiane.

La route commence à nous montrer ce qu'il sera notre quotidien dans le Nord du Laos : montée et descente et montée et descente...  et... 

Nous trouvons un bivouac avec Lukas à côté d'une rivière qui sera notre salle de bain du soir. Il fait chaud, très chaud et les routes sont poussiéreuses alors quel bonheur que de pouvoir prendre une douche le soir. Un bonheur simple !

Croisement route 13, nous quittons notre ami autrichien et trouvons sans souci un bus pour Vientiane? Nos vélos trouvent eux leur place sur le toit, sûrement à côté d'un scooter. 

Si l'on devait recommander cette boucle ? Oh que oui ! Une belle transition et mise en jambes entre sud et nord Laos!

Notre bus nous amènent à Vientiane ou nous avons le plaisir d'être attendus ... chez Annie et Jean-Pierre (amie d'amis d'amis de mes parents ... je crois que le compte est bon).

Nous passons chez eux 2 nuits merveilleuses où ils sont aux petits soins pour nous : chambre avec un super lit, une vraie et bonne douche, une machine à laver, du bon vin qui accompagnera un camembert, du chocolat noir, des spécialités culinaires lao, une cuisine avec un four (un régal de pouvoir cuisiner dans un endroit "comme à la maison"!), ... et une connaissance du Laos, de ses habitants, usages, coutumes, traditions, langues... impressionnante!

Au moment du départ Annie glissera dans ma sacoche une tablette de chocolat extra noir qui nous donnera du courage jusqu'à notre arrivée à Luang Prabang et nous souffle à nos oreilles "Sok Dii Deu" (bon voyage). Une belle rencontre que nous n'oublierons pas.

Mais,... le titre ... pourquoi hippopotames? C'est que Jean-Pierre et Annie sont fans d'hippopotames... tout comme Olivier! Et leur maison à Vientiane en est remplie... Olivier est aux anges!

On the road To.. North of Laos !!