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De Kampot à Phnom Penh : une découverte khmère touristique, culinaire et... humaine


Kep & Kampot par Olivier



KAMPOT – son poivre et sa mangrove

 

Après notre paradis de Koh Rong, direction Kampot. Retour en bateau pour retrouver la terre ferme, recherche d’un taxi privé capable de nous conduire tous les 6 à notre hôtel 100km plus loin, en nous déposant Emeline et moi à l’hôpital de Kampot (hôpital du docteur « Kill », non non, je vous assure, ce n’est pas une blague !!)

Le trajet est assez long vu les conditions de route déplorables (vive les nids de poule…), et ce, malgré une conduite aussi douce que possible de notre chauffeur/pilote. A mi-chemin, la voiture s’arrête : comment ça, on a crevé ? Un bouiboui sur le bord de route, une mèche dans le pneu, on regonfle et on repart en moins de 10min : simple, efficace !

 

Pendant que Laetitia, Romain et les enfants prennent possession de nos appartements chez Morgan, gérant de notre guest house au bord de la mangrove, nous sommes Emeline et moi de passage par les urgences des services de ce bon Dr Kill pour une radio de son pied suite à sa magnifique chute de scooter Après plusieurs avis, rien ne semble fracturé, nous repartons rassurés, en touktouk, béquilles en main tout de même.

 

Vue de la terrasse de notre GuestHouse.

Le lendemain, séparation de l’équipe : par sécurité, ce sera repos à l’auberge pour Emeline. Pour le reste de la troupe, visite d’une plantation de poivre. Et oui, nous sommes à Kampot et ici pousse le poivre le plus célèbre du monde (rien que ça, oui !!!) Alors allons voir ça de plus près !

 

15km  de chemin en scooter pour arriver au milieu des champs de poivre et curcuma, dans un lieu qui s’appelle… « La Plantation » – original, non ?? – et nous accueille pour une découverte du monde du poivre.

Nous parcourons quelques champs et les installations avec les explications d’Alice, notre guide belge. Lilas lui pose plein de questions et on aura droit à toute l’histoire de ce lieu et des différents poivres, Ange observe tout autour de lui et découvre tranquillement.

La visite est très intéressante, entre les plantes, leur culture et les enjeux sociaux de l’établissement. En effet, au-delà de la culture du poivre, le couple propriétaire œuvre pour les écoles et les habitants autour de Kampot. Une belle histoire, un bel exemple qui nous a touchés.

Mais revenons à notre poivre. Nous traversons quelques champs et attaquons les dégustations : et là, je dois avouer que je suis impressionné par Lilas qui, après avoir goûté une première baie très forte et épicée pendant la visite, va se mettre à table avec tout le groupe et déguster à peu près tous les poivres qu’on va nous présenter malgré cette première expérience… piquante !

 

 

Alors, ne comptez pas sur moi pour vous raconter l’histoire du poivre, sa vie, son œuvre. Vous trouverez bien plus d’infos par vous-mêmes sur internet (comment ça, je botte en touche ??? non, pas du tout…). En revanche, si vous passez par-là, arrêtez-vous. Nous, on a passé un chouette moment et on a bien profité

 

 

Sur la route du retour, un stop repas dans un petit resto de bord de chemin, face au lac. Ça ne paye pas de mine en passant devant, mais toutes nos assiettes seront de belles surprises : poulet au poivre (de Kampot, bien sûr !), salade de fleurs de bananes et autres, que du bonheur !

De retour à l’auberge, nous retrouvons Emeline en pleine discussion avec Thomas et Romane, un couple de français rencontrés quelques jours plus tôt à Siem Reap. Quand on vous dit que le monde est tout petit !!!

 

C’est avec eux que nous partagerons un bateau le soir même pour nous rendre sur la mangrove et contempler un magnifique coucher de soleil. Kampot et ses environs, finalement, des petites choses simples, mais de très bons moments.

 

 

 

Lilas et Ange se prélassent au coucher du soleil sur la mangrove à Kampot.


KEP – son crabe

 

Pas besoin d’aller très loin pour notre prochaine étape, après le poivre de Kampot, ce sera le crabe de Kep : 20km de route, que nous parcourons en touktouk pour le plus grand plaisir de Ange, Lilas, et… oui ok, nous aussi on a bien aimé !

 

Kep, un passage rapide de 2 nuits où nous profiterons surtout du marché aux crabes, où on goutera quelques poissons au barbecue et surtout ce bon restau de crabes où tout le monde s’est régalé. Un passage obligé pour finir notre aventure culinaire, poivre & crabe !

 



Une expérience humaine à Takéo par Laëtitia


Sou sdey !  (et oui, il en faut bien un dans l’équipe qui communique en local !) à moi Laeti la tite soeurette (chérie), de prendre mon clavier pour vous faire voyager un brin avec nous 6.

 

… après 2,5 semaines de voyage nous  décidons de nous immerger encore un peu plus dans la vie Khmer.  (seconde culturelle : les habitants du Cambodge ne se présentent pas comme « Cambodgien » mais « Khmer »). 

 

Quelques jours avant de partir en voyage, nous avions trouvé, non sans peine, une association afin de venir au contact d’une population avec qui partager. En effet, bien des organisations « humanitaires » avaient des objectifs assez flous…

Le projet de Mr KIM, initiateur de l’association, est d’autonomiser la population d’un petit village proche de Takéo, encore marqué par la sinistre époque des Khmer rouge. Ceci en complétant d’une part les enseignements des enfants scolarisés ou non (l’école est gratuite pour tous les enfants, mais malheureusement, pas mal d’entre eux sont sollicités pour travailler avec leurs parents. De plus, les enseignants ne pouvant pas vivre avec un seul salaire, ils cumulent les emplois et ferment donc les portes de leurs classes à la mi-journée.) Les cours dispensés dans cette association le sont uniquement en anglais. Le parler couramment est peut être la seule chance pour ces enfants de pouvoir trouver un emploi.

D’autre part, seulement 15-20% des hommes sont présents dans les foyers (certains étant obligés de se rapprocher des grandes villes pour être en majorité chauffeurs, d’autres, la plupart, ayant été tués pendant cette triste guerre). Les femmes présentes et sans revenus peinent à entretenir habitations et champs, la plupart du temps car elles ne savent pas comment s’y prendre. Pour cela, les volontaires, participent à la formation « sur le terrain » et donnent un coup de main afin que les familles puissent cultiver leurs terres et avoir leurs propres animaux (souvent une vache et des poules,… plein de poules !).

 

Enfin, le « village » s’étendant sur des kilomètres, les volontaires vont à la rencontre des habitants les plus démunis. Maladies et handicaps ne font que s’associer à leur pauvreté et les isolent encore plus…

 

Bref, nous voilà chargés à bloc et d’un sac de fournitures scolaire chaleureusement offert par la classe de Lilas !

Après un trajet (très, trop) escarpé, un chauffeur de taxi traumatisé par la route ou des creux ensablés d’un mètre de profondeur embuchant notre route, nous arrivons chez nos hôtes.

Ce sont les voisins de l’école qui nous offrent l’hospitalité le temps de notre séjour. Nous ne prenons pas longtemps à constater que nous allons réellement sortir de notre zone de confort… 2 matelas pour 6 au milieu d’une pièce de stockage de blé et de motos… et comme douche un bac d’eau stagnante (verte-marron-jaune)… et nous prenons encore moins de temps à comprendre que nous ne sortirons pas pareils de cette aventure, lorsque nos amis khmers nous accueillent avec ces sourires qui leurs sont si propres et déjà des « arkoun » (merci).

 

 

Mr Kim nous présente aux élèves présents. Ce sont les plus jeunes, ils ont à peut près l’âge de Lilas et ils ne leur faut pas 2 minutes pour adopter nos petits loups et les embarquer sous leurs ailes pour les faire participer au cours d’anglais! 

 

 

Pour les grands, nous prenons les consignes auprès des volontaires déjà présents, nous réalisons que les 3 jours prévus sur places vont passer bien trop vite…

 

Entretien du champs de bananiers, soins des animaux, pompage de l’eau, et activités avec les enfants, l’après midi passe à toute vitesse ! Nous prenons le temps de discuter des projets avec les volontaires. Français, américains et espagnols, nos 4 compagnons de quelques jours sont supers motivés.

 

Le soir, comme pour tous les autres repas, c’est l’épouse de Mr KIM qui nous prépare à manger. Une sacrée tablée, nous mangerons avec toute la famille (riz, riz, riz, riz, légumes … et pas de chien pour nous, il a été mangé la veille !!) et finirons par un briefing afin d’organiser la journée du lendemain.

Emeline, malheureusement toujours avec ses béquilles, se propose d’organiser des activités pour les enfants, ce qui permet de « libérer » les « valides ».

Olivier, Romain et un autre volontaire sont réquisitionnés pour abattre un champ de bambou afin de pouvoir cultiver des bananes. 2 autres volontaires et moi même sommes sollicités pour aller au contact de familles isolées.  

19h… la nuit tombe (dans tous les sens du terme !) ; nous rejoignons notre chambre et, après peu d’hésitation et d’un commun accord, préfèrerons nos lingettes bébé à l’eau multicolore en guise de douche. (Je vous épargne la scène lors de laquelle Olivier et Romain on failli perdre leur dignité face à une araignée.)

Nous ne dormirons quasiment pas, parcouru par quelques centaines de bestioles diverses et variées…

 

Au petit matin le temps presse, il faut s’occuper des animaux, ce que Lilas et Ange prendrons plaisir à faire sans relâche. 

 

 

Nous partons ensuite sans tarder dans les champs et vers les habitants.

Oliviers et Romain ne lésinerons pas… et oui, ce ne sont pas des bambounets mais des bambous avec des troncs de 20 cm de diamètre dans lesquels sont logés serpents et leurs œufs prêts à éclore, araignées (taille mygale selon les garçons). Sous 40 degrés, et munis de leurs outils de fortune, ils ont réussi à abattre un travail monstre, devant des grands mères, mères et enfants émerveillés et reconnaissants. C’est sous les milliers de mercis (et quelque peu asséchés), que nos hommes reviendrons au bercail ou les cours d’anglais s’enchainent.

 

Pour ma part, j’aurai parcouru avec mes amies volontaires, plusieurs km à pied pour rejoindre 3 familles isolées aux bien tristes histoires.

Dans la première vit une jeune fille de 14 ans. Handicapée de naissance, elle vit enfermée dans un local sans fenêtres. Sa mère qui travaille aux champs, n’a d’autre solution que de fonctionner ainsi depuis qu’elle s’est aperçue que des hommes abusaient de sa fille vulnérable en son absence. Nous lui donnons des cours d’écriture et partageons quelques parties de UNO, jeu qui la fait rire aux éclats pour notre plus grand bonheur.

Dans la deuxième famille, la grand-mère élève seule ses 3 petits enfants en bas âge. Atteinte d’un cancer des poumons non soigné, elle peine de plus en plus à s’occuper des petits, ce que nous ferons le temps de la soulager un peu.

Enfin, nous arrivons (toutes ses familles se trouvent à 2-3 km les unes des autres), dans la famille qui inquiète le plus les volontaires. En effet, il m’avait été expliqué la veille qu’un jeune garçon de 13 ans se paralysait petit à petit depuis plusieurs mois, et qu’il vivait allongé depuis 6-8 mois, sans aucun mouvement possible des membres inférieurs. Un médecin aurait diagnostiqué par téléphone, une inflammation chronique généralisé, (ce qui ne nous avance pas beaucoup) et  donné une espérance de vie d’un an maximum. Perplexité…

Les 2 volontaires habituées misent sur mes compétences d’infirmière pour trouver une solution (rien que ça… la barre est haute… bien trop haute...)

 

Accueillis à bras ouvert par la grand mère, seule également pour élever ses 3 petits enfants, elle nous présente et nous montre les médicaments prescrit par le médecin, 80$... (Sachant qu’elle n’est même pas en possession de 1$, la somme est juste gargantuesque). Je constate tristement qu’il s’agit de baume du tigre, l’étiquette a simplement été redessinée pour faire médicament… je me rends vite à l’évidence que nous ne serons/ferons pas le miracle tant attendu. Les volontaires peinent à comprendre la complexité des diagnostics, des coûts, du temps potentiellement passé loin de sa petite cabane et surtout de sa famille pour rejoindre une structure hospitalière, pour, s’il en existe un, peut être ne jamais pouvoir prendre le traitement qui coutera bien trop cher. Ce jeune garçon nous explique que son seul bonheur qui lui reste c’est sa famille.

Ma seule stratégie est finalement de lui donner quelques clés pour soulager ses douleurs et lui apporter un peu de confort. Après une bonne heure d’astuces piquées aux kinés et ergothérapeutes que j’ai pu croiser en France, nous diront au revoir à notre petit patient… qui se tient assis, les larmes aux yeux, en nous remerciant… 8 mois qu’il était allongé…

 

C’est avec le si précieux sentiment d’avoir été utile que nous rentrons à l’école.

 

Nous nous retrouvons tous dans une toute autre ambiance, les enfants jouent, rient et courent de partout, c’est la pause, la récré. Nous retrouvons Ange et Lilas au milieu de tous, parfaitement immergés. Ils suivent le rythme et participent toujours activement à rentrer les vaches, nourrir les poules et participent encore aux cours d’anglais derrière leurs petits bureaux d’écoliers.

 

Lilas, finira en beauté la journée en proposant un cours de capoeira auquel ses nouvelles amies prendrons part avec plaisir. 

 

Ce sera finalement la dernière soirée, le (seul) minibus direction Phnom Penh prend la route à 7h du matin. Après une meilleure nuit que la veille, nous refaisons nos bagages, et embarquons avec nous ces enrichissants souvenirs vers la capitale. Entourés par les habitants et volontaires qui nous remercient encore et encore… et si seulement ils savaient a quel point eux nous ont apporté … 



PHNOM PENH – la fin d’un séjour par Olivier


Nous voilà donc à Phnom Penh… je dirais « déjà ».

Phnom Penh, ce sera le départ de la famille, la fin d’une belle aventure à 6 commencée trois semaines plus tôt à Bangkok et qui nous aura vus parcourir le Cambodge et ses plus beaux sites.

 

Derniers petits déjeuners (Romain est toujours au top pour nous trouver nos fameux beignets de bananes et quelques fruits, que nous dégusterons en terrasse avec un bon café / thé), dernières soirées passées au marché de nuit, assis sur un tapis au milieu de la place, comme les locaux, à commander un dernier jus de pastèque ou ananas, quelques brochettes ou encore pad-thai ou salades de papaye.

Phnom Penh, ce sera aussi un après-midi au Musée du Génocide, ancien lycée français marqué par la barbarie des Khmers Rouges lors de leur prise de pouvoir. Laetitia, Romain et moi en sortirons marqués par cette tranche d’histoire et de cruauté.

Plus léger heureusement, un passage chez le coiffeur pour les 2 bof…rères juste avant le grand départ…

 

Un Touktouk pour les Darboux, le dernier de leur séjour, qui conduira Ange, Lilas, Laetitia et Romain jusqu’à l’aéroport.

Un bus pour nous, nous ramenant vers Siem Reap et nos vélos, de retour dans notre aventure après cette belle parenthèse familiale.

 

Alors, puisque je suis de corvée de conclusion, à moi le dernier mot : MERCI, merci à vous 4 d’être venus nous voir et partager notre voyage, on s’est régalé.

 

Ah, un dernier message pour toi Lilas : j’espère que tu t’entraines au Puissance 4, on fait une partie dès qu’on rentre, promis J 


Si vous voulez en voir plus,

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RayonMixTour

 

 


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Commentaires: 1
  • #1

    Sophie guenebaut (samedi, 20 avril 2019 21:43)

    Merci pour ce beau récit qui nous fait voyager et nous fait prendre conscience de ce que l'on a...
    Bonne continuation à vous et J'espère qu'Emeline pourra vite remarcher normalement!
    Bises