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Et la Serbie souffle du froid au chaud...


 

 

Ecrit par  Olivier

Publié le 22 avril 2018


Ah, je vous vois tous (enfin tous, les lecteurs fidèles !! J ) en train de vous dire :

« Oui, ils ont eu de la neige, de la pluie, bref du mauvais temps en Bosnie, ça a du continuer au début de la Serbie et paf, le printemps, le soleil, la chaleur, les tee-shirts et les casquettes ! »

OK, c’est pas complètement faux… donc oui, on a vécu quelques journées serbes ensoleillées, et oui, c’est agréable de se lever le matin sans enfiler la doudoune dès la première seconde et de ne pas avoir les doigts engourdis au bout de… 4 minutes et 12 secondes.

En écrivant ce titre, je ne pensais pas du tout (ou presque) à la météo. On sortait d’une Bosnie qui nous avait enchantés par ses paysages et le poids de son histoire. Et bien côté Serbe, pas de coup de cœur visuel, pas de « Ahhhhhh, faut que je m’arrête flashouiller, c’est trop beau !!!! », non. De jolis endroits, une belle balade à travers le pays, point.

 

Mais ce dont j’ai envie de parler dans cet article sur la Serbie, ce sont ses habitants…

 

 

Dimanche 8 avril, vers 15h, nous voilà donc à passer la frontière serbe et nous retrouvons devant un poste frontière… assez peu souriant. En même temps, ils ne font pas de tourisme à ce guichet (quoi que…), on peut comprendre. Et pendant nos 2 premiers jours à naviguer dans le parc national de Tara (sensé être lui un point de tourisme), tenter d’avoir des informations ou acheter notre bon vieux pain quotidien, une idée est bien présente : le serbe nous semble distant, froid, voire parfois même peu courtois… il paraît qu’on a qu’une fois l’occasion de faire bonne impression et bien c’est raté, mais comme nous sommes des personnes sympathiques, on a ouvert la porte à une seconde impression. Ou plus exactement, le peuple serbe est venu la forcer, et en grand cette fois-ci.

Tout commence un soir vers 19h, nous cherchons désespérément un endroit pour poser la tente, et finissons par apercevoir un couple au bord d’un champ de framboises (NDLR : y en a partout ici, dommage, ce n’est pas la saison…), en train de monter dans leur voiture. Emeline accélère, s’arrête près d’eux et leur demande (en signes, anglais, images) si on peut poser la tente au fond de leur champ. Quelques minutes pour se faire comprendre, on reçoit un accueil positif et nous nous installons tranquillement.

 

Notre route nous conduira ensuite vers Kraljevo, l’une des grandes villes de la Serbie. Il est un peu tard quand nous arrivons (plus le temps d’avaler une glace, on avoue…) et après avoir échangé avec le monsieur de l’office du tourisme, souriant et essayant de nous trouver des solutions en passant un coup de fil à un camping ou de regarder la carte avec moi pour voir où se poser, nous décidons de sortir de la ville, bifurquer dans une petite banlieue (on est pas sur le périph’ porte de Bercy mais dans une ville Serbe, alors la « banlieue » ressemble plutôt à un petit village agricole du centre de la France !) et tentons notre chance au bout d’un chemin vu sur notre GPS qui nous conduit comme prévu au bord d’une petite rivière… et d’un chantier occupé par quelques engins de terrassement… pas tout à fait l’endroit espéré. Juste à côté, un champ d’herbe, une voiture garée à l’entrée et un monsieur d’un certain âge. Nous reposons la question, estimant qu’il s’agit du propriétaire du champ et nouvel accueil positif. Parfait ! Nous installons la tente quand un voisin du champ arrive, discute avec notre homme et vient d’un pas vif vers nous. Il nous explique alors « in english in the text » qu’il est le fils de notre « propriétaire », qui est d’ailleurs simplement le veilleur de nuit du chantier (donc rien à voir avec le champ…), que le terrain est libre et qu’on y est les bienvenus. Il repart en nous expliquant qu’il a besoin d’une heure pour finir un travail et qu’ensuite on doit le rejoindre chez lui pour prendre un café ! Et nous voilà une heure plus tard en compagnie de Sasha, sa femme et son père, café et jus de fruit à la main à discuter pendant une bonne heure. Bel accueil non ?

 

 

 

 

Pourtant parfois, les bivouacs ne sont pas toujours simples à aller chercher, n'est ce pas Emeline ???


Le lendemain, notre quête de bivouac nous conduit sur un petit sentier de terre. On est en confiance, alors on demande aux locaux !!! 2 réponses positives mais pas top pour poser la tente (oui, on devient difficile…) alors on poursuit. Et à notre 3ième demande (3 personnes travaillant leur jardin au motoculteur – soit dit en passant, outil important de la culture serbe, on en voit partout, notamment à tirer les remorques avec un petit siège intégré comme une carriole), nouvelle réussite mais là, le spot ne peut que nous convenir. Le monsieur arrête son jardinage, nous accompagne le long du chemin puis à travers champ, pendant 15 bonnes minutes, jusqu’au bord d’une rivière. Il y a déjà la place pour faire un feu, un joli champ d’herbe éloigné de la route, bref, l’endroit idéal. Et après nous avoir répété plusieurs fois qu’on n’aurait pas de souci ici, le voilà reparti à travers champ pour regagner sa famille.

 

Alors, ça, c’est pour notre quête de bivouac. Mais revenons un peu plus tôt dans cette journée, où nous nous sommes arrêtés manger dans un petit resto, type cantine. Jusque-là, rien de bien extravagant… Là, pas un mot d’anglais… pas bien surprenant non plus. Mais pour le patron, pas de souci, il appelle (on suppose ou le hasard est parfois efficace) un de ses voisins, qui lui parle un anglais excellent et nous faisons ainsi la rencontre de Micha et passons notre déjeuner à bavarder de tout et de rien avec lui. A nouveau un très bon moment chargé de sympathie. Petit aparté quand même, au menu un Sarma, plat typique serbe : viande hachée, épices, riz et légumes, mélangés dans une feuille de chou, juste excellent !!!

 

Et dans cette journée, on valide le « jamais 2 sans 3 ». A quelques kilomètres de notre petite route/chemin/piste à bivouac, on fait un stop rapide à une station-service pour remplir les gourdes (LE truc indispensable avant de trouver le bivouac, trouver de l’eau pour le diner, le petit déj du lendemain et pour la douche si la rivière est inaccessible !). Nous voilà en train de nous approcher de la fontaine quand une voiture s’arrête près de moi, le conducteur me montre le robinet à côté et tente de m’expliquer en serbe que l’eau est potable. Pour m’en donner la preuve, il ouvre l’eau, se penche et en boit une belle gorgée, me raconte quelque chose qui restera… incompris, me montre les vélos avec un pouce levé et entre dans la boutique. Et quand il en ressort, il nous prend par les épaules, nous conduit devant le frigo à boissons, et insiste pour qu’on en choisisse une et nous l’offrir… juste comme ça…

Il me reste enfin à vous raconter nos 2 rencontres « cyclistes »… et passer malheureusement sur plusieurs autres rencontres de ce type pour ne pas en écrire un roman... 

La première en revenant de Djavolja Varos, la cité du diable. Le temps de s’arrêter acheter 2 bananes et notre fameux pain, nous voyons 2 cyclistes passer à contre sens. Ils s’arrêtent un peu plus loin, font demi-tour et reviennent vers nous discuter quelques minutes. Court échange mais à nouveau sympatique avec Tomislav et son ami.

 

La seconde, en sortant de Nis en direction de la Bulgarie. Nous sommes à nouveau abordés par 2 cyclistes, Nikola et son père qui se préoccupent de notre besoin (renseignement, eau, nourritures, hébergements …) Nous leur expliquons notre destination, ils nous confirment la route sur la carte et nous proposent de faire un bout de route avec nous ! Nous voilà donc partis pour une bonne dizaine de kilomètres avec eux, ils ouvrent la voie, nous montrent les trous en pointant du doigt les endroits dangereux, régulent l’allure quand ça monte un peu (oui on va moins vite avec des sacoches chargées qu’en VTT… Belle sortie d’un pays qui nous aura accueillis chaleureusement.)

 

Comme nous l’avons entendu à maintes reprises sur les routes serbes et une fois encore de la bouche de nos 2 derniers amis, comme ils ont été nombreux à nous le démontrer

« ONLY GOOD PEOPLE, ONLY GOOD PEOLE ON THIS ROAD !! »

 

Merci à tous nos amis serbes pour ces quelques moments de partage qui me confortent dans le fait que la vraie aventure de ce voyage, elle est humaine.


 

 

 

Parce que la Serbie, c'est aussi là qu'on a fêté nos 2 mois de voyage...

 

Si vous voulez en voir plus, c'est par ici !!!


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Commentaires: 5
  • #1

    Coco (dimanche, 22 avril 2018 20:03)

    hello les amis, quel bonheur de vous lire à chaque fois. Mille merci, j'adore les voyages, et vous m'y faites participer. Ces rencontres avec les autochtones sont vraiment la meilleure façon de "rencontrer" un pays.
    Bisous

  • #2

    Amandine (dimanche, 22 avril 2018 20:24)

    C'est pas moi qui dirais que les serves ne sont pas sympa ! Que de belles rencontres donc et je vous en espère encore plein d'autres ! Bonne route !

  • #3

    Philippe (lundi, 23 avril 2018 11:55)

    Soyez heureux, profitez bien de toutes ces rencontres.
    Hâte de lire la suite de vos aventures.

  • #4

    Bruno bubu (mardi, 24 avril 2018)

    Quel courage pour cette aventure ! Vous allez donc aborder la Turquie prochainement, pays où j'ai souvenir d'avoir été surpris pendant mon expédition en pleine nuit par des gros projecteurs en plein milieu d'un vaste champs de pastèques, heureusement les gardiens nous ont laissé dormir tranquille et nous leur avons même proposé de prendre le petit dej' avec nous le lendemain matin, nous sommes ensuite reparti avec 3 pastèques ! Lol

  • #5

    Christelle (dimanche, 13 mai 2018 20:16)

    Superbe récit, on s y croirait, bons narrateurs faut le dire !
    Merci pour ces échanges
    Vous respirez le bonheur sur vos vélos
    Bisous
    Chris et Vanessa